Game Girls (Alina Skrzeszewska) : au cinéma le 21 novembre 2018
"Un documentaire tendre sur un milieu qui ne l'est jamais" (Timé Zoppé - Trois Couleurs)
"Alina Skrzeszewska prend soin de suivre ces deux femmes à juste distance" (Paola Raiman - Cahiers du Cinéma).
Révélé à Berlin, le documentaire Game Girls a reçu le 14 octobre le Grand Prix du Jury du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux (FIFIB).
Il a été produit par Films de Force Majeure, et sortira au cinéma, en France, le 21 novembre 2018, distribué par la société Vendredi.
Vous pouvez télécharger le dossier de presse du film ici.
GAME GIRLS
Alina Skrzeszewska - France / Allemagne - 1h25 - 2018 - documentaire
Synopsis :
L’histoire d’amour de Teri et Tiahna, deux femmes noires amoureuses dans le monde chaotique de Skid Row, quartier de Los Angeles connu pour être la «capitale des homeless» aux Etats-unis. Fugitives d’un désastre économique, politique et social, leur amour est le seul refuge face à la violence d’une Amérique à la dérive.
L'Expérience Diagonale : 3 films des 80' au cinéma le 13 juin 2018
Le 13 juin 2018, 3 films produits par Diagonale (société créée en 1976 par Paul Vecchiali et Cécile Clairval) vont retrouver le grand écran : Simone Barbès ou la vertu (Marie-Claude Treilhou), Beau temps mais orageux en fin de journée (Gérard Frot-Coutaz) et Les Belles manières (Jean-Claude Guiguet). Titre générique de cette reprise : L'Expérience Diagonale. Distribution : La Traverse (Freddy Denaës et Gaël Teicher), société qui est à l'initiative de la numérisation et de la restauration de ces films.
La Traverse
7 rue de la Convention
93100 Montreuil (France)
+33 1 49 88 03 57
nostraverses[at]gmail.com
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L'Expérience Diagonale
reprise de 3 films en version restaurée
Sortie nationale : 13 juin 2018
DCP / versions restaurées
> Distributeur :
La Traverse
Freddy Denaës, Gaël Teicher
01 49 88 03 57
nostraverses[at]gmail.com
> Presse :
JB Emery
06 03 45 41 84
jb.emery[at]cinepresscontact.com
Les Belles manières
Première sortie : 25/04/1979
Quinzaine des réalisateurs, Festival de Cannes 1979
Visa : 48.190
Fiction
Nationalité : France
Durée : 89'
Réalisateur : Jean-Claude Guiguet
Scénario : Jean-Claude Guiguet
Dialogues : Jean-Claude Guiguet, Gérard Frot-Coutaz
Interprètes : Hélène Surgère, Emmanuel Lemoine, Martine Simonet, Nicolas Silberg, Hervé Duhamel, Victor Garrivier
Photo : Georges Strouvé
Son : Jean-François Chevalier
Mixage : Antoine Bonfanti
Montage : Paul Vecchiali, Frank Mathieu, Françoise Dousset
Production : Diagonale
Synopsis :
Camille, un jeune homme provincial et prolétaire, devient employé de maison chez une femme encore belle et séduisante, Hélène, bourgeoise aisée et éclairée qui l’embauche pour s’occuper de son fils reclus dans sa chambre depuis des années. Deux êtres, deux mondes se rencontrent. Parmi les bibelots et les fleurs, le rapport du jeune homme à cet univers clos, étrange et étranger, tourne bientôt à la tragédie…
Simone Barbès ou la vertu
Première sortie : 27/02/1980
Visa : 50.643
Fiction
Nationalité : France
Durée : 76'
Réalisatrice : Marie-Claude Treilhou
Interprètes : Ingrid Bourgoin, Martine Simonet, Michel Delahaye
Photo : Jean-Yves Escoffier, Franck Sechan
Son : Yves Zlotnicka, Georges Daublon
Mixage : Antoine Bonfanti
Montage : Paul Vecchiali, Khadicha Bariha, Frank Mathieu
Musique : Roland Vincent
Production : Diagonale
Synopsis :
Simone et Martine sont ouvreuses dans un cinéma porno de Montparnasse. Installées dans le hall, elles accueillent les habitués, rembarrent les machos et discutent pour passer le temps. à minuit, Simone rejoint son amie, entraîneuse dans une boîte de nuit lesbienne. Elle attend, s’impatiente, s’en va. Dans la rue, une voiture la suit. Un homme à l’allure distinguée l’invite à monter…
Beau temps mais orageux en fin de journée
Première sortie : 27/08/1986
Perspective du cinéma français, Festival de Cannes 1986
Visa : 60.748
Fiction
Nationalité : France
Durée : 84'
Réalisateur : Gérard Frot-Coutaz
Scénario : Gérard Frot-Coutaz, Jacques Davila
Dialogues : Gérard Frot-Coutaz, Jacques Davila
Conseil artistique : Shula Siegfried
Interprètes : Micheline Presle, Claude Piéplu, Xavier Deluc, Tonie Marshall
Photo : Jean-Jacques Bouhon, Stéphane Cami, Dominique Perrin
Son : Yves Zlotnicka, Roger Di Ponio
Mixage : Paul Bertault
Montage : Paul Vecchiali, Frank Mathieu
Musique : Roland Vincent
Production : Diagonale, Films A2, J.M', Gérard Frot-Coutaz
Synopsis :
Été 1985, à Ménilmontant. Jacques et Jacqueline sont mariés depuis quarante ans. Leur vie commune balance entre la tendresse et l’agacement. Aujourd’hui, l’atmosphère est à l’orage et leur fils, Bernard, débarque à l’improviste avec sa nouvelle amie…
La cigale, le corbeau et les poulets : sortie France le 18 janvier 2017
Début 2009. Des balles de 9 mm et des lettres de menaces sont envoyées au président de la République, Nicolas Sarkozy.
Pierrot, Tintin, le Suisse et leurs compères, dont le QG est un bureau de tabac nommé La Cigale à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault),
vont être accusés d’être le corbeau et poursuivis par tous les poulets antiterroristes de France. Mais pourquoi eux ?
C'est ce qu'on découvre dans le documentaire La cigale, le corbeau et les poulets, réalisé par Olivier Azam, et qui sortira au cinéma le 18 janvier 2017.
Une belle rencontre : Saint-Pons-de-Thomières : les insurgés permanents de la Cigale, par Julie Brafman. Libération, 29 décembre 2016.
Là-bas si j'y suis
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Je suis le peuple (Anna Roussillon) au cinéma le 13 janvier 2016
DOC(K)S 66 présente
Je suis le peuple
un film d'Anna Roussillon
(France - 2014 - 1H51 - ACID*Cannes 2015),
Sortie nationale en France : 13 janvier 2016.
Production : HAUTLESMAINS & NARRATIO FILMS.
Synopsis :
« La révolution ? T’as qu’à la regarder à la télé ! », lance Farraj à Anna quand les premières manifestations éclatent en Egypte en janvier 2011. Alors qu’un grand chant révolutionnaire s’élève de la place Tahrir, à 700km de là, au village de la Jezira, rien ne semble bouger. C’est par la lucarne de sa télévision que, Farraj va suivre les bouleversements qui secouent son pays. Pendant trois ans, un dialogue complice se dessine entre la réalisatrice et ce paysan égyptien : lui, pioche sur l’épaule, elle, caméra à la main. Leurs échanges témoignent du ballottement des consciences et des espoirs de changement : un cheminement politique lent, profond et plein de promesses…
FICHE TECHNIQUE
Réalisation, Image, Son
Anna Roussillon
Montage
Saskia Berthod, Chantal Piquet
Son additionnel
Térence Meunier
Montage Son et Mixage
Jean-Charles Bastion
Etalonnage
Alexandre Sadowsky
Production
HAUTLESMAINS PRODUCTIONS Karim Aitouna, Thomas Micoulet
NARRATIO FILMS Malik Menaï
France, 2014
111 min – documentaire
Format image 1.85 – Couleur – Format Son 5.1
La coupe à 10 francs (Philippe Condroyer) : au cinéma le 18 novembre 2015
Madadayo Films
présente
La coupe à 10 francs
(Philippe Condroyer - 1974 - 1h45)
* Quinzaine des Réalisateurs - Cannes 1974 *
Première sortie : 19 février 1975
Reprise : 18 novembre 2015
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Synopsis : Au lendemain de mai 68, un petit patron de province tente d’affirmer son autorité sur de jeunes ouvriers à cheveux longs…
Philippe Condoyer a écrit le scénario de La coupe à 10 francs en quelques jours, sous le coup de l’émotion suscitée par la lecture d’un article relatant un fait-divers survenu le 24
septembre 1970 à Argentré-du-Plessis, en Ille-et-Vilaine, et concernant le très jeune employé
d’une menuiserie locale, Albert Lefort.
Le film fut tourné en Super 16 mm, en quatre semaines, dont plusieurs jours de grève générale des techniciens, avec qui Philippe Condroyer fit corps, face à la production, au
risque de voir le tournage s’arrêter.
Après près de quatre décennies d’invisibilité, La coupe à 10 francs fut projeté au cinéma André-Malraux de Bondy, en novembre 2012, dans le cadre des Rencontres
cinématographiques de la Seine-Saint-Denis, le seul support disponible étant alors une vidéo fatiguée… La première projection de la version restaurée et numérisée, avec l’aide du CNC, de La coupe à 10 francs a eu lieu en mars 2015 au Festival de Cinéma d’Alès - Itinérances, en présence de Philippe Condroyer, Roseline Villaumé et Didier Sauvegrain.
Liste technique
Réalisation : Philippe Condroyer
Scénario : Philippe Condroyer
Production : ROC & Paris-Cannes Production (Paris)
Production de la version restaurée et numérisée : Aya Condroyer
Directeur de la production : Patrice Torok
Directeur de la photographie : Jean-Jacques Rochut
Caméraman : Gilbert Duhalde
Ingénieur du son : Christian Vallée
Mixage : Gérard Tilly
Musique créée à l’image par :
Anthony Braxton
Antoine Duhamel
François Méchali
(Editions Hortensia)
Montage : Nena Baratier, Marie-Claude Carliez
assistées de Jean-Claude Perret
Interprétation
Didier Sauvegrain (André),
Roseline Villaumé (Léone)
Marius Balbinot (le père)
François Valorbe (le patron)
Et, par ordre alphabétique,
Ari Arcadi
Gilbert Bahon
Claudine Berg
Gérard Boucaron
Michel Charrel
Mélanie Dalban
Jacques Disses
Jean-François Dupas
Michel Fortin
Jean-Pierre Frescaline
Catherine Lafond
Hervé Lasseron
Dominique Lavanant
Marie Mergey
Amar M’barek
Alain Noel
Regor
Benoît Tostain
François Viaur
Gérard Victor
Philippe Condroyer
Philippe Condroyer est né en 1927.
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1954, il a été le décorateur
de trois ballets de Maurice Béjart, filmés par Louis Cuny en 1959.
Scénariste et réalisateur, Philippe Condroyer a mis en scène 3 longs métrages, 18 courts
métrages et 17 films pour la télévision.
C’est son ami Jean-Daniel Pollet, à qui avait été initialement proposée cette toute première adaptation, qui eut l’idée de lui faire confier la réalisation de Tintin et les oranges bleues, qui
fut fort appréciée par Hergé.
Autre amitié fidèle, celle du compositeur Antoine Duhamel, qui a écrit la partition de presque tous les films de Philippe Condroyer, longs et courts. C’est lui qui a embarqué dans La coupe le saxophoniste américain Anthony Braxton, figure majeure du free jazz.
Comme André dans La coupe à 10 francs, Philippe Condroyer est également peintre.
Mariette Condroyer, son épouse, à qui Un après midi plutôt gai (Gallimard) a valu en 1993 le prix Goncourt de la nouvelle, a signé avec lui plusieurs scénarios de ses films (Un homme à
abattre, Une lettre…).
Filmographie non exhaustive
> longs métrages
Tintin et les oranges bleues (1963)
Un homme à abattre (1966)
avec Jean-Louis Trintignant et Valérie Lagrange
La coupe à 10 francs (1974)
avec Jean-Pierre Talbot et Jean Bouise
> courts métrages
Les Polymorphes (1950)
La Bravade de Saint-Tropez (1951)
Diamètres (1961)
Ballade en Camargue (1962)
Révolutions (1963)
Une lettre (1963)
> téléfilms
L’Oreille absolue (1972)
La mer est grande (1973)
Autopsie d’un témoignage (1977)
épisode de Madame le juge, avec Simone Signoret
Le Feu (1977)
épisode de Madame le juge, avec Simone Signoret
Chère Olga (1980)
avec Claude Piéplu et Catherine Allégret
Un paquebot dans la tête (1981)
avec Catherine Frot, Michael Lonsdale, Juliette Mills,
Roseline Villaumé et Didier Sauvegrain
La Reverdie (1983)
avec Jean-Pierre Aumont et Nadine Alari
Roseline Villaumé
Passée par le Conservatoire de Paris, dans la promotion de Sabine Azéma et Daniel Mesguich, Roseline Villaumé a joué au cinéma, à la télévision et au théâtre, où elle est
encore très présente.
Filmographie non exhaustive :
Roulez jeunesse !
(Jacques Fansten - 1993)
La passion Béatrice
(Bertrand Tavernier - 1987)
Dernière sortie avant Roissy
(Bernard Paul - 1977)
Un amour de pluie
(Jean-Claude Brialy - 1974)
Les doigts dans la tête
(Jacques Doillon - 1974)
La coupe à 10 francs
(Philippe Condroyer - 1974)
Didier Sauvegrain
Didier Sauvegrain est issu de l'Ecole Nationale Supérieure d'Art Dramatique de Strasbourg (TNS). Il a multiplié depuis les rôles au théâtre, mais aussi au cinéma et à la télévision, et a réalisé trois courts métrages. Avec La coupe à 10 francs, Philippe Condroyer lui a offert son
premier grand rôle de cinéma.
Filmographie non exhaustive :
Les amants réguliers
(Philippe Garrel - 2005)
Rois et reines
(Arnaud Desplechin - 2004)
Laissez-passer
(Bertrand Tavernier - 2001)
Haut les cœurs !
(Solveig Anspach - 1998)
Jeanne la pucelle
(Jacques Rivette - 1994)
Les sacrifiés
(Okasha Touita - 1983)
Putain d'histoire d'amour
(Gilles Béhat - 1980)
Le dossier 51
(Michel Deville - 1978)
Les routes du sud
(Joseph Losey - 1978)
La Sociale (Gilles Perret) au cinéma le 9 novembre 2016
La Sociale, film réalisé par Gilles Perret, sort le 9 novembre 2016 au cinéma, en France.
LA SOCIALE
Un film de Gilles Perret
France - 2016 - 84’ - documentaire
Synopsis : En racontant l’étonnante histoire de la Sécu, La Sociale rend justice à ses héros oubliés, mais aussi à une utopie toujours en marche, et dont bénéficient 65 millions de Français.
Avec Colette Bec, Michel Etievent, Jolfred Frégonara, Bernard Friot, Anne Gervais, Frédéric Pierru.
Précédents films de Gilles Perret sortis au cinéma : Ma mondialisation, Walter, retour en résistance, De mémoires d'ouvriers, Les Jours Heureux.
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Agenda des projections en présence de Gilles Perret et d’autres intervenants
Le scandale Paradjanov (Serge Avédikian et Olena Fetisova), le 7 janvier 2015
Zootrope Films & Araprod
présentent
Le scandale Paradjanov
ou la vie tumultueuse d’un artiste soviĂ©tique
Un film de Serge Avédikian et Olena Fetisova
(Ukraine / France / Géorgie / Arménie - 1h35 - 2013)
Sortie cinéma en France : 7 janvier 2015
contacter le service de presse
Synopsis :
Une évocation de la vie mouvementée de Sergueï Paradjanov, réalisateur soviétique d’avant-garde, à la fois poète, plasticien et touche-à -tout opposé à toute forme d’autorité.
Auteur de films cultes, dont Les Chevaux de feuet Sayat Nova, son anticonformisme et son désir d’indépendance, dans un pays qui refuse les artistes déviants, lui valent cinq années d’emprisonnement dans les geôles soviétiques.
S’il en ressort meurtri, Paradjanov conserve pour autant son indéfectible sens de l’humour, son excentricité et surtout sa passion pour l’art et la beauté.
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Une exposition photo itinĂ©rante en provenance du musĂ©e Paradjanov d’Erevan (ArmĂ©nie) sera mise Ă la disposition des salles de cinĂ©ma qui le souhaitent.
“Un film en Ă©tat de grâce.”
Positif
“Bien au-delĂ de l’exercice de style, le film-poème qu’ils [S. Avedikian et O. Fetisova] en tirent est aussi une leçon d’Ă©lĂ©gance en matière de biographie : il avance la tĂŞte haute mais avec la modestie au cĹ“ur.”
Le Monde
“Un film empathique et drĂ´le autour d’un homme bigger than life. Son merveilleux interprète principal (et corĂ©alisateur) Serge AvĂ©dikian, incarne son modèle avec des dĂ©lices et une malice communicatives.”
Les Inrockuptibles
“Loin d’ĂŞtre anecdotique, cette prĂ©sence ubiquitaire de part et d’autre de la camĂ©ra alimente le sentiment surnaturel que quelque chose de l’ordre d’un dialogue se noue et circule ici entre le portrait et son sujet…”
Libération
“InterprĂ©tĂ© avec beaucoup de tendresse par Serge AvĂ©dikian, Paradjanov apparaĂ®t comme un rebelle, un rĂŞveur prenant tout Ă la lĂ©gère, sauf l’art !”
Télérama
“Courez voir ce bijou rare et surprenant !”
Médiapart
“Une Ă©vocation foisonnante, truculente et mĂ©lancolique du grand cinĂ©aste.”
Le Figaro
“MĂŞlant de façon ludique la vie et l’Ĺ“uvre de Paradjanov, et reconstituant les tournages de ses films de manière saisissante, AvĂ©dikian ressuscite ce crĂ©ateur fou, muselĂ© par le rĂ©gime soviĂ©tique.”
L’HumanitĂ©
“Un hommage enthousiasmant d’inventivitĂ© formelle et de drĂ´lerie.”
La Croix
“Serge AvĂ©dikian retrouve l’innocence turbulente du grand rĂ©alisateur des Chevaux de feu. Un joyeux et insolent hommage.”
Transfuge
“Un biopic enrichissant, vĂ©ritable ode Ă la crĂ©ation.”
3 Couleurs
“A mille lieues du biopic acadĂ©mique et de l’hommage compassĂ©, le film parvient sans forcer le trait, en prenant au contraire le parti d’une sobriĂ©tĂ© teintĂ©e de malice, Ă restituer toute l’excentricitĂ© (au sens fort du terme) dont Paradjanov – incarnĂ© adĂ©quatement par AvĂ©dikian – fit preuve, dans sa vie autant que dans son art.”
Mouvement
“Si biographie il y a, elle est ici rĂŞvĂ©e et hĂ©tĂ©roclite, rĂ©fractaire Ă l’ordre narratif, combinant librement animation et jeux d’incrustation, reviviscence du cinĂ©ma muet.”
Beaux-Arts Magazine
“Un portrait touchant, sincère et original.”
Yagg
Interview de Serge Avédikian par Christophe Martet
France Culture / La Grande Table
Serge Avédikian au micro de Caroline Broué
France Culture / La Dispute
Antoine Guillot et Julien Gester, Ă propos du Scandale Paradjanov
France Culture / Projection privée
Interview de Serge Avédikian par Michel Ciment
____
Entretien avec Serge Avédikian
•Comment en êtes-vous arrivé à réaliser Le Scandale Paradjanov ?
Au départ, on m’avait proposé de ne jouer que le rôle de Paradjanov. Puis, étant donné que je venais d’obtenir la Palme d’Or du court métrage à Cannes en 2010 pour Chienne d’histoire, la production ukrainienne m’a demandé d’assumer aussi la réalisation du film. Si je n’avais pas autant aimé Paradjanov, j’aurais refusé, la charge étant trop lourde à porter. Il aurait pu être mon père. Il a été en tout cas un père spirituel. Occuper la place de réalisateur, c’était aussi représenter le personnage de Paradjanov aux commandes de son film. J’ai néanmoins accepté le siège de metteur en scène à condition d’être aidé.
•Quelle période de la vie de Paradjanov le film couvre-t-il ?
Le film retrace librement les trente dernières années de la vie de Paradjanov, des années soixante, lorsqu’il commence à rencontrer le succès avec son film ukrainien Les Chevaux de feu, aux années quatre-vingt. En raison du scandale que Les Chevaux de feu provoque, il se rend en Arménie où, protégé par les responsables des studios, il réalise son film suivant, Sayat Nova. Mais à son retour à Kiev, il est rattrapé par la police ukrainienne qui a constitué un dossier contre lui. Il est arrêté et, après un procès expéditif, il est condamné à cinq ans de prison assortis d’un régime particulièrement sévère. Puis il est assigné à résidence dans sa maison natale à Tbilissi, en Géorgie, où il doit affronter un Etat qui ne l’accepte pas et le laisse désœuvré.
•Le Scandale Paradjanov est-il pour autant un biopic ?
Non, car il ne s’agit ni d’une hagiographie, ni d’une minutieuse reconstitution historique. Je voulais porter un regard subjectif sur une personnalité publique qui a suscité beaucoup de passion. A peine plus de vingt ans se sont écoulés depuis la disparition de Paradjanov en 1991, et cette relative proximité posait le défi suivant : « Peut-on faire un film de fiction sur une grande figure qui a disparu depuis peu ? » Ce choix me paraissait aussi le moyen d’offrir au public, qui ne connaît pas ou peu Paradjanov, une image vivante de cet immense artiste.
•Comment décririez-vous Sergueï Paradjanov ?
C’était un homme hors normes, qui avait un talent hors normes. Il Ă©tait provocateur et anticonformiste, donc, par essence, dangereux pour le rĂ©gime soviĂ©tique. Mais on ne l’a pas jugĂ© pour cela. On a voulu le diaboliser en le prĂ©sentant comme homosexuel, voleur d’icĂ´nes… En fait on l’a Ă©cartĂ© de la vie professionnelle afin qu’il ne soit pas contagieux pour les jeunes rĂ©alisateurs et gĂ©nĂ©rations Ă venir. Sa libertĂ© de ton et sa façon de faire n’étaient pas d’usage dans ce rĂ©gime. C’était Ă©galement un homme caractĂ©riel. Ce qui le rendait surprenant et imprĂ©visible. Il Ă©tait aussi très attentionnĂ© vis Ă vis des gens qu’il respectait. Il aimait Ă©changer des objets, troquer si je puis dire, afin d’être dans une relation sensuelle avec les gens qu’il aimait. Bref, c’était quelqu’un qui voulait que la vie soit intĂ©ressante Ă chaque instant, et donc il attendait beaucoup de ses interlocuteurs.
•Quand l’avez-vous rencontré ?
La première fois que nous nous sommes vus, c’était à Tbilissi, le 1er janvier 1983. Je lui ai apporté des cadeaux de la part d’Yves Saint-Laurent. Nous nous sommes retrouvés à Erevan quelques mois plus tard, puis à Paris, plusieurs fois entre 1988 et 1991, année de sa mort.
•De quelles manières avez-vous réussi à rentrer dans son univers, dans la complexité de sa personnalité ?
Avoir connu personnellement l’homme me donnait une sorte de légitimité, une audace et une proximité possible avec lui. Plus encore que son visage, je me suis rappelé son odeur, sa démarche, son regard, son sourire… Tous ces souvenirs, qui remontaient du plus profond de moi-même, m’ont été d’une aide puissante pour l’incarner.
Il n’était pas question pour moi de faire une composition extrêmement ressemblante pour autant. Il fallait que ça sonne juste avant tout. Que je sois à la hauteur de sa démesure sans être englouti par sa personnalité. Que je sois dans une sorte de « calme bouillonnant », afin de laisser venir la colère, l’explosion. Et aussi… que je puisse faire ressentir qu’il était seul au monde, seul contre tous, et pourtant cerné par les fantômes du passé et la réalité du présent. Son âme et son aura m’ont accompagné, car je les ai laissées me façonner. C’est une alchimie qu’on ne peut pas toujours expliquer, et cela fait partie du paradoxe du comédien. Vous savez, lorsque vous êtes en présence d’un tel personnage à interpréter, c’est une chance qu’il ne faut pas laisser passer, même si le danger de ne pas être à la hauteur peut être grand.
•Devoir interpréter un cinéaste tout en étant soi-même le réalisateur du film a-t-il été une épreuve de force ?
Rétrospectivement, c’est essentiellement cela qui m’a permis de supporter la densité du personnage de Paradjanov. Jouer, dans le film, le rôle d’un réalisateur me permettait de lui donner une place plus grande encore en faisant de lui, d’une certaine façon, le réalisateur du film en train de se construire en temps réel ! Tout l’enjeu était de ne pas céder à une forme de confusion mentale… Il fallait rester vrai, lucide, incarner l’homme et vivre, au jour le jour, avec tous ceux qui participaient à la création du film.
Je devais aussi réussir à être cet illusionniste charmeur qui met en scène tout ce qui l’entoure, et tous ceux qui l’entourent. Ça a été une recherche permanente d’équilibre…
•Quid du fait d’avoir à travailler et jouer en russe ?
J’ai appris le russe durant mon enfance, comme tout jeune Arménien né à Erevan à l’époque soviétique, car l’URSS l’imposait. Mais je ne l’avais pas pratiqué depuis longtemps ! Je devais me réapproprier le russe, si je voulais être dans un rapport harmonieux avec le ressenti du personnage et toute l’équipe qui parlait cette langue. Il y eut parfois des balbutiements, mais surtout la joie d’être compris et d’être surpris par l’énergie qui se dégage d’une langue… J’étais aussi celui qui était à la croisée de plusieurs cultures mises à l’épreuve en permanence : la culture française, car c’est là que je vis et travaille, et la culture arménienne, car j’étais aussi l’Arménien ancien-nement soviétique parlant le russe avec un vécu qui a laissé des traces. Le film porte cela aussi en lui, et le rend proche de l’esprit de Paradjanov. Paradjanov est lui-même un mélange culturel, entre la Géorgie, la Russie, l’Ukraine et l’Arménie. Dans Sayat Nova, par exemple, il est parti à la découverte des origines des miniatures arméniennes en les comparant avec celles de la cour de Géorgie.
•Sur le plan esthétique, vous vous êtes imposé des règles à suivre ?
Tous les choix stylistiques que j’ai faits ont, je l’espère, apporté au film un vent de liberté que le scénario seul ne faisait que suggérer. Le langage du film devait s’aventurer sur le terrain du cinéma sans paroles. C’est ce qu’on devait à Paradjanov, a minima, sans jamais empiéter sur son territoire, d’autant plus qu’on voit des extraits de ses propres films en cours de réalisation. Je devais être proche de la sensibilité de Paradjanov sans la copier. Régulièrement, la réalité documentée refaisait surface. Mais il était important que je puisse m’en écarter pour conserver la couleur de mon film. C’est la seule manière que j’avais d’être tout à la fois honnête avec moi-même et l’univers du personnage. Paradjanov n’appartient qu’à lui-même… Si libre, si complexe, si changeant, selon les lieux et les situations. Perdu dans sa propre foule, tout en restant fidèle à la mémoire de son enfance.
•Quels sont les films et les metteurs en scène qui vous ont le plus inspiré ?
J’ai été très influencé par le cinéma soviétique des années vingt et trente : Dovjenko, Eisenstein, et d’autres encore, puisque ce sont les films que j’ai vus en premier. Puis ensuite Tarkovski, Pelechian, Paradjanov évidemment, mais aussi Pasolini, Fellini, Bergman, Antonioni. Ce sont des cinéastes qui ont tous trouvé un langage personnel.
•Paradjanov a élevé le cinéma au rang d’art majeur. Cette liberté a-t-elle un prix ?
L’art est une sublimation de la vie intérieure, une sorte de subjectivité profonde partagée publiquement. Les artistes sont là pour nous faire partager la beauté cachée de la vie et nous questionner sur le monde dans lequel on vit. L’art peut provoquer des réponses à des questions restées sans réponses. C’est aussi une résistance à l’ordre établi, aux lois parfois absurdes, à la pensée unique. C’est une main tendue vers la liberté, l’absolu et l’utopie. Pour toutes ces raisons, on ne peut pas se passer de l’art et des artistes. Sinon, la vie serait horriblement triste. Sans être idéaliste au dernier degré, lorsqu’on a de l’estime pour l’art qu’on pratique, on se doit d’essayer d’aménager le maximum de liberté possible autour de ce qu’on fait.
•Quels sont vos projets ?
Je rĂ©alise en ce moment un film d’animation qui s’appelle Dernier round Ă Istanbul. Et je dĂ©veloppe une comĂ©die, Ă©crite avec un acteur comique français, que je voudrais tourner dans un village en ArmĂ©nie l’étĂ© prochain. Et puis il y a aussi des projets de théâtre. Mais le temps manque. Je pense qu’une vie ne suffit pas… Il faut se rĂ©soudre Ă se battre contre le temps, qui est Ă la fois notre ami et notre ennemi. Je ne sais toujours pas s’il faut aller vite ou lentement, mais il est clair qu’il faut prendre le temps nĂ©cessaire pour crĂ©er et vivre ou le contraire. Le plus important, c’est la durĂ©e de vie des Ĺ“uvres qu’on a créées.
Biographie de SergueĂŻ Paradjanov
Sergueï Paradjanov, de son vrai nom Sarkis Yossifovitch Paradjanian, est né en 1924 à Tbilissi en Géorgie d’une famille d’origine arménienne. Son père est un commerçant en antiquités et sa mère une passionnée d’art. C’est le contact de cet univers fait de musique, de peinture, de danse et d’objets qui forge son imaginaire et son goût pour cet art du collage qui va caractériser plus tard son cinéma et son œuvre picturale. Après avoir étudié la musique, la chorégraphie, la peinture, et travaillé comme acteur au sein d’une troupe de théâtre, il entre au VGIK de Moscou (l’institut cinématographique d’Etat) en 1946. Il en sort diplômé en 1952 avec son court métrage de fin d’études Conte moldave — dont il fera une version plus longue intitulée Andriech. Il tourne ensuite plusieurs documentaires pour les Studios Dovjenko de Kiev, puis enchaîne avec Le Premier gars (1958, son premier long métrage de fiction), Rhapsodie ukrainienne (1960) et Une fleur sur la pierre (1963). Il reniera ces trois œuvres, qu’il considère ratées. En 1964, il signe Les Ombres des ancêtres oubliés d’après Kotsioubinski, multi-primé dans de nombreux festivals à l’étranger, mais surtout Les Chevaux de feu, qui marque le début de sa véritable carrière de cinéaste.
Ce n’est pourtant qu’avec son projet suivant, Les Fresques de Kiev (1966), qu’il met en place son style fondé sur des plans tableaux et un récit non narratif — le film étant resté
inachevé, seuls des rushes restent encore visibles. Il reprend alors ce procédé de mise en scène pour Sayat Nova, la couleur de la grenade (1966). Tout comme Les Chevaux de feu, le film pose problème aux autorités soviétiques qui imposent que le film soit remonté. Après avoir pris publiquement position en faveur d’intellectuels et d’artistes incarcérés par le pouvoir en place, Paradjanov est lui-même arrêté en 1973 et condamné à cinq années de prison pour homosexualité. Malgré le soutien de nombreux artistes étrangers, il n’est libéré qu’en 1979. Il lui faut attendre 1986, et le début de la Glasnost, pour parvenir à réaliser un nouveau long métrage, La Légende de la forteresse de Souram, puis, deux ans plus tard, Achik Kerib, son ultime film, qu’il dédie à son grand ami Tarkovski. Malade, Paradjanov essaye de tourner La Confession, un projet qu’il rêve de réaliser depuis un quart de siècle, mais il doit abandonner le film après trois jours de tournage. Il disparaît un an plus tard, le 21 juillet 1990. Cinquante mille personnes suivront son exhumation au Panthéon arménien d’Erevan.
Biographie de Serge Avédikian
Elève au Conservatoire d’Art Dramatique de Meudon, Serge Avédikian crée, en 1976, sa propre compagnie théâtrale à Paris, puis, en 1988, fonde sa société de production au sein de laquelle il produit des films d’auteurs et réalise des courts et des moyens métrages. À partir de l’an 2000, il se consacre plus assidûment au théâtre et au cinéma en tant qu’acteur tout en réalisant deux films d’animation qui obtiennent des prix dans de nombreux festivals internationaux. En 2006, il réalise Nous avons bu la même eau, son premier long métrage documentaire qui connaît les honneurs d’une sortie en salle. Il obtient la Palme d’Or à Cannes en 2010 pour son court métrage d’animation Chienne d’histoire, qui raconte l’histoire de l’exil forcé et du massacre des chiens des rues d’Istanbul en 1910. Avec Le Scandale Paradjanov, dont il interprète également le rôle-titre, il réalise son premier long métrage de fiction, et vient, très récemment, de signer la mise en scène d’Anouche, un opéra dont il a aussi adapté le libretto.
Biographie de Olena Fetisova
Olena Fetisova est née à Kiev en Ukraine en 1964, dans une famille de cinéastes. Elle sort diplômée en 1987 de la VGIK, école du cinéma de Moscou, et travaille depuis dans l’industrie cinématographique. En 2001, elle a fondé sa société de production, Interfilm Production Studio, au sein de laquelle elle a produit, entre autres, An Awesome Tale (Prykolna Kazka, 2008) qui a connu une belle carrière en festivals, et Not Alone at Home (Ne Odyn Vdoma, 2009), un documentaire qu’elle a réalisé et écrit sur une diplômée ukrainienne qui a dédié sa vie aux enfants très gravement malades. Elle est membre de l’Union des cinéastes ukrainiens et de l’European Documentary Network.
Liste artistique
Serge Avédikian : Paradjanov
Yulia Peresild : Svetlana
Karen Badalov : Laert
Zaza Kashibadze : Dodo
Yuri Vysotsky : Panin
Anton Yakovlev : Murashov
Roman Lutsky : Ilya
Konstantin Voitenko : Dima
Victor Marvin : Arseny
Liste technique
Réalisation : Serge Avédikian, Olena Fetisova
Scénario : Olena Fetisova
Image : Sergei Mikhalchuk
Musique originale : Michel Karsky
Montage : Alexandra Strauss
Décors : Vladyslav Ryzhykov
Producteurs : Olena Fetisova, Gorune Aprikian, Marie-Claude Arbaudie,
Tinatin Kajrishvili, Taguhie Karapetyan
Production : Interfilm Production Studio (Ukraine), Araprod (France)
Gemini (Géorgie), Paradise (Arménie)
Festival international du film d’Odessa (Ukraine).
PRIX DU MEILLEUR FILM UKRAINIEN
Festival International du Film d’Histoire (Pessac, France).
GRAND PRIX
Festival du cinéma européen en Essonne - Cinessonne (France),
PRIX SPÉCIAL DU JURY
Festival du film Nuits noires de Tallinn (Estonie),
PRIX SPÉCIAL DU JURY
Cinéma-Festival Cinepolitica (Bucarest, Roumanie),
PRIX SPÉCIAL DU JURY
Batumi International Art-House Film Festival (Géorgie),
PRIX DU MEILLEUR ACTEUR
Festival International du Film de Karlovy-Vary (Rép. tchèque),
SÉLECTION OFFICIELLE
Festival Premiers Plans d’Angers (France),
SÉLECTION OFFICIELLE
Festival de Cinéma européen des Arcs (France),
SECTION PANORAMA
Festival du film de Sarlat (France),
SÉLECTION « TOUR DU MONDE »
Festival Ciné 32 de Auch (France),
SÉLECTION OFFICIELLE
Festival International du film de Hambourg (Allemagne),
SÉLECTION OFFICIELLE
Festival du film Méditerranéen de Montpellier (France),
SÉLECTION OFFICIELLE
Hayak 2014 (l’équivalent des César en Arménie)
MEILLEUR RÉALISATEUR, MEILLEUR ACTEUR,
MEILLEUR DÉCOR, MEILLEUR FILM

Les jours heureux (Gilles Perret) : au cinéma le 6 novembre 2013
La Vaka

présente

Les jours heureux

un film de Gilles Perret

(France - 2013 - 97’ - documentaire)

• sortie cinéma France : 6 novembre 2013
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Quand l’utopie des Résistants devint réalité…

avec : Stéphane Hessel, Raymond Aubrac, Léon Landini, Daniel Cordier, François Hollande, Jean-François Copé, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon

synopsis :
Entre mai 1943 et mars 1944, sur le territoire français encore occupé, seize hommes appartenant à tous les partis politiques, tous les syndicats et tous les mouvements de résistance vont changer durablement le visage de la France. Ils vont rédiger le programme du Conseil National de la Résistance intitulé magnifiquement : « Les jours heureux ».
Ce programme est encore au cœur du système social français puisqu’il a donné naissance à la sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises, etc.

Ce film vise à retracer le parcours de ces lois, pour en réhabiliter l’origine qui a aujourd’hui sombré dans l’oubli. Raconter comment une utopie folle dans cette période sombre devint réalité à la Libération. Raconter comment ce programme est démantelé depuis, questionner la réalité sociale d’aujourd’hui, et voir comment les valeurs universelles portées par ce programme pourraient irriguer le monde demain.
“Les jours heureux a aujourd’hui pour ambition de nous rappeler l’existence d’un document fondamental pour la sociĂ©tĂ© française, qui tombe peu Ă peu dans l’oubli et, voudrait-on nous faire croire , dans la dĂ©suĂ©tude.”
Jacques Mandelbaum - Le Monde - “Les jours heureux : que sont toutes les fleurs devenues ?”
“[Les jours heureux] illustre comment nos responsables politiques actuels, de Jean-Luc MĂ©lenchon Ă Jean-François CopĂ© et François Bayrou, se rĂ©clament tous de «l’hĂ©ritage» du CNR mais piochent, l’un dans les propositions, les autres dans le symbole d’une union «au-delĂ des partis politiques» en oubliant le contenu petit Ă petit dĂ©tricotĂ© depuis quarante ans. Comment l’utopie crève d’un rĂ©alisme qui tue l’optimisme.”
Lilian Alemagna - Libération
“Gilles Perret questionne cet hĂ©ritage en confrontant le tĂ©moignage de figures de la RĂ©sistance comme Raymond Aubrac et StĂ©phane Hessel avec ceux, contradictoires et parfois embarrassĂ©s, d’hommes politiques en exercice. Stimulante leçon d’histoire.”
Eric Vernay - Trois Couleurs
“Un documentaire essentiel qui revient en dĂ©tail sur l’histoire du CNR, grâce Ă de nombreux tĂ©moignages d’anciens rĂ©sistants, tout en ouvrant des perspectives sur le prĂ©sent et mĂŞme le futur. Passionnant.”
Virgile Dumez - A voir Ă lire
“Perret dĂ©finit un hĂ©ritage, celui qu’on aime et qu’on garde, mais la question reste entière : sans projet de sociĂ©tĂ©, pourquoi se battre, que faire ? Pour y rĂ©pondre, commençons par aller voir ce film, Les jours heureux.”
AnaĂŻs Kien - France Culture - La Fabrique de l’Histoire
“La grande force du film est d’abord d’avoir rĂ©ussi Ă rĂ©unir autant de voix diffĂ©rentes, de Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac (reprĂ©sentant de la France Libre gaulliste) Ă Daniel Cordier (secrĂ©taire de Jean Moulin) en passant par Raymond Aubrac (co-fondateur de LibĂ©ration-sud) et StĂ©phane Hessel (membre des FFL). Cette polyphonie dĂ©montre Ă chaque instant la complexitĂ© des rapports de force entre mouvements de rĂ©sistance et partis politiques, entre centralisme gaullien Ă Londres et volontĂ© d’indĂ©pendance intĂ©rieure en mĂ©tropole.”
Ariane Beauvillard - Critikat
“Dans un style sobre mais efficace, ce film s’interroge sur l’hĂ©ritage mĂ©connu de ce projet (SĂ©curitĂ© sociale, libertĂ© de la presse, etc.). Pour ce faire, il confronte des tĂ©moignages de rĂ©sistants avec ceux, souvent embarrassĂ©s, de politiciens actuels qui en constatent le dĂ©mantèlement. Passionnant.”
Eric Vernay - Première
“Palpitant, Ă©mouvant, militant, “Les Jours heureux” secoue le spectateur et revigore le citoyen.”
Gaël Reyre - Les Fiches du Cinéma
“En quatre films, Gilles Perret aura cĂ©lĂ©brĂ© toutes les rĂ©sistances : historique (Walter, retour en rĂ©sistance), sociale (Ma mondialisation) et prolĂ©taire (MĂ©moires d’ouvriers). Son nouveau film est le point de convergence de ces thèmes…”
Thierry Chèze - Studio CinéLive
“Un documentaire passionnant sur le CNR. “Les Jours heureux” interpelle, aussi et surtout, les politiques actuels (y compris François Hollande) sur l’hĂ©ritage du CNR en dĂ©liquescence depuis les annĂ©es 1980.”
Sophie Grassin - Ciné Obs (Le Nouvel Obs)
“Les jours heureux, le film de Gilles Perret, raconte l’histoire du Conseil national de la RĂ©sistance, non pour commĂ©morer mais pour ouvrir une fenĂŞtre sur l’avenir. Si les politiques citent Ă l’envi la RĂ©sistance, les jeunes gĂ©nĂ©rations semblent, elles, vouloir s’en inspirer. Bonne nouvelle.”
MichaĂ«l MĂ©linard, CĂ©dric ClĂ©rin, L’Huma Dimanche
“Une sorte de rĂ©enchantement du prĂ©sent (…) tout le monde devrait voir ce film d’histoire.”
Christophe Seguin, Culturopoing
“Le film s’emploie Ă documenter la formation du CNR en tant qu’expression politique fĂ©dĂ©ratrice de l’action rĂ©sistante. En se centrant sur la parole de ses membres encore en vie, le rĂ©alisateur esquisse en creux le portrait plutĂ´t rĂ©ussi d’une jeunesse engagĂ©e.”
Laura Tuillier - Les Cahiers du Cinéma
“Les jours heureux. Tel Ă©tait le titre du programme du Conseil National de la RĂ©sistance, adoptĂ© en mars 1944 et mis en Ĺ“uvre Ă la LibĂ©ration : SĂ©curitĂ© sociale, nationalisation, libertĂ© de la presse… Avant d’ĂŞtre invoquĂ© sans vergogne en 2012 !”
David Fontaine - Le Canard enchaîné
“On n’est pas sĂ©rieux quand on a 90 ans. (…) Sur l’écran, ils sont lĂ joyeux, bretteurs, espiègles, en colère . Jamais ils n’auraient pensĂ© reprendre leur combat d’il y a soixante-dix ans. « L’urgence, disent –ils, en a dĂ©cidĂ© autrement ».
Martine Orange - Mediapart
“Un film qui mĂŞle histoire et mĂ©moire de la RĂ©sistance, avec la dĂ©fense contemporaine de ses rĂ©alisations et idĂ©aux.”
Olivier Doubre - Politis
“Parfois, les hommes rĂŞvent Ă©veillĂ©s et il arrive mĂŞme que leurs rĂŞves se rĂ©alisent, comme ce fut le cas au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ce documentaire raconte comment une utopie, imaginĂ©e en des temps de cauchemar, a pu devenir rĂ©alitĂ© grâce des hommes prĂŞts Ă mourir pour leurs idĂ©es.”
Marion Roset -Il était une fois le cinéma
“Comme les prĂ©cĂ©dents, ce film est tout Ă la fois une incitation Ă la rĂ©flexion et une vĂ©ritable crĂ©ation cinĂ©matographique avec des moments très Ă©mouvants.”
Philippe Laville - Snes-edu
Europe 1 - Gilles Perret et Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac invitĂ©s d’Arlette Chabot, 3 novembre 2013, “C’est arrivĂ© demain”
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/C-est-arrive-demain/Sons/C-est-arrive-demain-03-11-13-1695763/
RFI - Gilles Perret et Laurent Douzou invitĂ©s de ValĂ©rie Nivelon, 2 et 3 novembre 2013, “La Marche du Monde”
http://www.rfi.fr/emission/20131102-1-jours-heureux-resistance
http://www.rfi.fr/emission/20131102-2-jours-heureux-resistance
France Inter - Gilles Perret invitĂ© de Daniel Mermet, 4 novembre 2013, “LĂ -bas si j’y suis”
http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-les-jours-heureux
France Inter - Gilles Perret et LĂ©on Landini invitĂ©s de Kathleen Evin, 5 novembre 2013, “L’Humeur vagabonde”
http://www.franceinter.fr/emission-lhumeur-vagabonde-gilles-perret-et-leon-landini
Radio Nova - Gilles Perret invitĂ© de Marie Misset et Armel Hemme, 6 novembre 2013, “2h1/4 avant la fin du monde”
http://www.novaplanet.com/radionova/bientot-2h-14-avant-la-fin-du-monde-gilles-perret
Aligre FM - Gilles Perret invitĂ© de EugĂ©nie BarbĂ©zat, 4 novembre 2013, “LibertĂ© sur parole”
http://www.liberte-expression.fr/les-jours-heureux-ou-les-enjeux-politiques-du-conseil-national-de-la-resistance/

fiche technique :

titre du film : Les jours heureux

date de sortie : 6 novembre 2013

réalisateur : Gilles Perret

durée : 1h37

genre : documentaire

nationalité : France

production : La Vaka Productions

producteur : Fabrice Ferrari, assisté de Marion Grange

image : Jean-Christophe Hainaud

son : Didier Pêcheur

montage : Stéphane Perriot

musique originale : Laurie Derouf

distribution : La Vaka

site du film : www.lesjoursheureux.net

contact@lesjoursheureux.net
contacter le service de presse

Noor (Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti) au cinéma le 23 avril 2014
RĂ©vĂ©lĂ© Ă Cannes par l’ACID, Grand prix du festival ChĂ©ries-ChĂ©ris 2013, Prix du Public du Festival du Film LGBT de Toulouse (fĂ©vrier 2014), NOOR, de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti, sortira dans les salles de cinĂ©ma françaises le 23 avril 2014, distribuĂ© par Zootrope Films.
(France - Turquie - Pakistan / 1h18)
Dossier de presse
•Synopsis
Noor veut ĂŞtre un homme.
Il ne fait plus partie des Khusras, la communauté des transgenres du Pakistan. Et il a définitivement tourné la page de l’histoire d’amour qu’il a eue avec l’un d’entre eux.
DĂ©sormais, il a un travail d’homme dans un centre de dĂ©coration de camions, et il sait ce qu’il veut : trouver une femme qui l’acceptera tel qu’il est…
•Distribution
Zootrope Films
Tél : 01 53 20 48 63
marie.pascaud@zootropefilms.fr
Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti au micro de Paula Jacques (Cosmopolitaine, France Inter, 20 avril 2014)
Lire l’article de Christophe Kantcheff (Politis)
Lire l’article de Clarisse Fabre (Le Monde)
Lire l’article de Jean-Michel Frodon sur Slate.fr
Lire l’article de Julien Wagner (Grand Ecart)
Sans contrefaçon je suis un garçon, par Théo Ribeton (Critikat)
Contacter le service de presse

Démocratie année zéro (Christophe Cotteret) au cinéma le 5 novembre 2014
Les films des deux rives
présente
Démocratie année zéro
Une histoire de la révolution tunisienne
un film de Christophe Cotteret
(Belgique - 98’ - documentaire)
date de sortie cinéma en France :
5 novembre 2014
TELECHARGER LE DOSSIER DE PRESSE
production :
Entre chien et loup
distribution :
Les films des deux rives
Programmation : 06 43 94 07 90
Animation et débats : 06 22 31 80 67
filmsdesdeuxrives@yahoo.fr
site du film
www.democratieanneezero.com
Relations avec la presse :
Jean-Bernard Emery, assisté de Maria Mari
• synopsis
Une plongée dans les trois années de lutte tunisienne qui ont ouvert la voie à la première démocratie arabe. Un film indispensable pour comprendre les enjeux de la Tunisie aujourd’hui.
Quatre semaines. C’est le temps qu’il a fallu au peuple tunisien pour renverser le dictateur Ben Ali et ouvrir le champ au plus grand bouleversement géopolitique de ce début de 21e siècle. Mais la révolution tunisienne, aussi inattendue et fulgurante qu’elle ait pu apparaître aux yeux du monde, s’inscrit dans une histoire bien plus large.
Le film nous entraîne au cœur des premières révoltes dans le bassin minier de Gafsa en janvier 2008, jusqu’aux premières élections libres d’octobre 2011. En deux chapitres et plus d’un an d’investigation, Démocratie Année Zéro autopsie les coulisses de ces évènements majeurs, à travers le regard des principaux opposants et révolutionnaires.
De la rĂ©volution sociale Ă la rĂ©volution, la vie tunisienne crève l’Ă©cran.
(…) Un film d’une telle ouverture qu’il ne tourne pas Ă la propagande et permet Ă son auteur de poser avec sincĂ©ritĂ© la question du pouvoir.
L’HumanitĂ© - Dominique Widemann - 5 novembre 2014
Plus qu’un documentaire historique, ce rĂ©cit est une analyse très poussĂ©e des ferments d’une mise Ă bas d’une dictature. A mĂ©diter.
Studio Ciné Live - Sophie Benamon - novembre 2014
En articulant finement le factuel et le symbolique, l’auteur met en lumière le mouvement irrépressible de l’Histoire, cette force qui vient à bout de la peur des hommes et des femmes, et les conduit collectivement à se révolter contre l’injustice.
Le Monde - Isabelle Regnier - 4 novembre 2014
[Christophe Cotteret] montre la complexitĂ© de l’Ă©chiquier politique depuis la chute de Ben Ali, entre l’actuel prĂ©sident Moncef Marzouki, le parti islamiste Ennahdha et les cyberactivistes…
Télérama - Nicolas Didier - 5 novembre 2014
Démocratie, année zéro parvient à capter cette nécessité de rendre compte aux yeux du monde de ce qu’il se passe en Tunisie. Et il y parvient avec humilité et brio, faisant de nous les spectateurs privilégiés (et plutôt émus) d’une histoire qui est en train de se faire et qui marquera, à coup sûr, des générations entières de Tunisiens.
Critikat - Clément Graminiès - 4 novembre 2014
Au-dĂ©lĂ des faits, ce premier volet d’une histoire rĂ©cente de la Tunisie Ă©voque de manière Ă©mouvante l’esprit fort d’un mouvement populaire et rĂ©volutionnaire.
Positif - Eithne O’Neill - novembre 2014
Docu passionnant. (…) Plus qu’une aventure humaine, une Ă©popĂ©e collective, dĂ©terminĂ©e. Qui, justement, n’est pas terminĂ©e.
Politis - Jean-Claude Renard - 6 novembre 2014
[Démocratie année zéro] sonne comme une piqûre de rappel pour les nostalgiques de l’ancien régime.
(…) Des images et des tĂ©moignages prĂ©cieux de syndicalistes, de jeunes ou encore de femmes, très actives dans le mouvement de contestation.
Rue89 - Ramses Kefi - 16 octobre 2014
RythmĂ©s par des plans de manifestations, des tĂ©moignages d’historiens et d’acteurs majeurs dĂ©cryptent les Ă©vĂ©nements. De quoi avoir une vision globale et prĂ©cise de ce basculement historique.
Première - Isabelle Danel - novembre 214
Un passionnant documentaire qui revient sur la révolution de 2011, ses origines et ses enjeux.
Radio Nova
Un sujet complexe que DĂ©mocratie AnnĂ©e ZĂ©ro traite avec un souci d’humanitĂ© qui lui permet d’éclaircir ce moment d’histoire majeur. (…) Un tableau fascinant du futur de la contestation dans le monde arabe du 21e siècle.
A Voir A Lire - Jean Demblant - 5 novembre 2014
Christophe Cotteret aborde, avec un angle Ă©largi, et diffĂ©rent de ce qu’on a l’habitude de voir, la rĂ©volution tunisienne. Un documentaire passionnant.
Paris-Match - Marie Desnos - 4 novembre 2014
DĂ©mocratie annĂ©e zĂ©ro, replonger dans la rĂ©volution tunisienne pour mieux comprendre l’après.
Le Huffington Post - Sara Taieb - 5 novembre 2014
En nous faisant vivre l’intensitĂ© du possible qui ouvre Ă tous les autres possibles, ce film nous aide Ă Ă©viter la rĂ©pĂ©tition tout en pensant le changement comme une mĂ©thode pour retrouver nos pouvoirs.
Africultures - Olivier Barlet - 28 octobre 2014
Comme une piqûre de rappel de cette lutte tunisienne, qui témoigne un passé qui ne pardonne pas, et un peuple qui n’oublie pas.
Afrik.com - Refka Payssan - 25 octobre 2014
Extraits d’une interview de Christophe Cotteret rĂ©alisĂ©e par le blog tunisien EL KASBAH
El K - Qu’est ce qui a fait votre intérêt pour la Tunisie? Quand avez-vous commencé à travailler dessus ?
Ch C - Le hasard m’avait amené à Tunis pour la première fois en novembre 2010, deux mois avant les évènements. Jusqu’à ce fameux 17 décembre 2010 : dès lors, j’ai commencé à me passionner pour la dynamique propre à la blogosphère et aux réseaux sociaux tunisiens, une véritable découverte pour moi.
El K - La révolution tunisienne a été l’objet de pas mal de traitement dans des films de divers formats. Quelle est la spécificité de Démocratie Année Zéro?
Ch C - L’insurrection qui a mené à la chute de Ben Ali, puis Kasbah 1 et Kasbah 2, au-delà de leur importance historique, sont des évènements très riches visuellement, contenant une forte charge émotionnelle, et capturée comme telle par de nombreux journalistes et cinéastes. Je serais même amené à dire qu’il y a eu une esthétique de la révolution tunisienne. A mon sens davantage marquée que dans les autres révoltes arabes. La chute de Ben Ali était la fin d’un processus politique, et le début d’un autre. Kasbah 1 comprenait les prémices de ce qu’allait vivre la Tunisie dans les mois suivants, et la continuité d’un processus de révolte commencé en 2008, dans le bassin minier de Gafsa. C’est à ce moment que j’ai décidé de m’intéresser à une histoire plus large, à ce qui avait précédé la révolution, et ce qui allait la prolonger, pour tenter d’en comprendre sa nature même.
El K - Qu’est ce qui a guidé votre choix d’interviews et de témoignages?
Ch C - Nous avons décidé d’adopter le regard de la gauche radicale, d’interviewer, de suivre, de nous mettre dans les pas de ceux qui n’avaient jamais été compromis avec l’ancien régime. En ce sens il ne s’agit pas d’un film historique, mais de retracer l’histoire d’une révolte vue par les résistants des premières heures. La chute de Ben Ali a été rendue possible par le formidable enchevêtrement et concordance de luttes sociales et politiques, à différentes échelles, dans différents endroits. C’est ce que je souhaitais montrer.
El K - Parlez nous des deux parties du film: «Résistance» et «Démocratie ?». Comment vous y avez songé ?
Ch C - Le 14 janvier est le point d’un basculement, brutal. Pas d’une transition. Du point de vue des personnes qui s’expriment dans mon film, l’histoire qui prĂ©cède est constituĂ©e d’une lutte en perpĂ©tuel mouvement, lutte pour (droit sociaux, libertĂ© d’expression…), et lutte contre (arbitraire policier, corruption…). D’oĂą le titre du premier chapitre du film. Le second chapitre montre les tâtonnements d’une transition qui se cherche, parce que la rĂ©volution tunisienne n’a pas eu, et ne s’est pas cherchĂ© de leader. Ce tâtonnement, cette recherche des Ă©quilibres politiques, je l’appelle «DĂ©mocratie», suivi d’un point d’interrogation.
El K - Enfin, vous dites «La Tunisie pour nous n’avait pas fait la révolution pour placer un nouveau pouvoir, mais pour lancer les bases d’un contre-pouvoir d’une société civile face à n’importe quel leadership.». Situez-vous votre travail comme faisant partie d’un des produits de ces contre pouvoirs?
Ch C - La révolution, et ceux que je qualifie de figures de la révolution, avaient pour mot d’ordre: DEGAGE. Une fois ce souhait exaucé, tout était à inventer. Mon travail est l’expression d’un regard de cinéaste, pas de journaliste. Le film est ouvert aux débats, et c’est ce débat qui est un contre-pouvoir.
Christophe Cotteret
Christophe Cotteret est réalisateur de documentaires, vidéaste et metteur en scène de théâtre.
Depuis la guerre de juillet 2006 au Liban, il a travaillĂ© sur un vaste projet appelĂ© “Projet Liban”, sĂ©rie de 7 spectacles sous forme de théâtre-documentaire, créés Ă partir de vidĂ©os d’archives, articles de journaux et documents dĂ©classifiĂ©s. Ces spectacles, entre théâtre et crĂ©ation vidĂ©o, lui ont permis d’explorer en profondeur le champ politique et gĂ©opolitique libanais et du Proche Orient sous l’angle des mĂ©dias et de l’iconographie des conflits.
Entre 2011 et 2012 Christophe Cotteret réalise le long-métrage documentaire Démocratie Année Zéro, qui explore les coulisses de la Révolution tunisienne entre 2008 et 2011, fruit d’un an et demi d’investigation dans le pays. Ce premier film sort en première mondiale en compétition au festival Visions du Réel à Nyon en avril 2013, pour ensuite être programmé dans plus d’une vingtaine de festivals à travers le monde. Le film a fait l’objet d’une sortie en salle en Belgique au printemps 2013, et sera visible en salles en France à partir du 5 novembre 2014.
Prolongeant son travail sur la Tunisie post-révolutionnaire, Ennahdha une histoire tunisienne, est une plongée au cœur du parti islamiste tunisien, et retrace 40 ans de l’histoire de l’islamisme en Tunisie. Le film, soutenu par la Communauté Française de Belgique et le CNC, est une co-production ARTE et RTBF. Il sera diffusé par Arte (France) le 4 novembre 2014.
Il réalise actuellement pour Arte un webdocumentaire, 10 journées dans la Tunisie post-révolutionnaire, et amorce la réalisation de son prochain film, Inkotanyi, sur l’histoire militaire de Paul Kagamé et du FPR au Rwanda.






Les Chebabs de Yarmouk (Axel Salvatori-Sinz) : au cinéma le 18 mars 2015
ADALIOS & DOCKS 66
présentent
LES CHEBABS DE YARMOUK
un film d'Axel Salvatori-Sinz
(France - 2013 - 78')
Sortie cinéma en France : 18 mars 2015
contacter le service de presse
•Synopsis :
Les « chebabs » de Yarmouk, c’est avant tout une bande de potes, qui se connaissent depuis l’adolescence…
Dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Moyen-Orient, créé en Syrie en 1957, ils partagent leur quotidien, se cherchent un avenir.
Troisième génération d’exilés, ils ne rêvent plus du retour en Palestine. Mais leur soif de vivre, leur désir de révolte se heurtent aux murs du camp.
Au seuil de choix existentiels, l’Histoire les rattrape à nouveau. En mars 2011, éclate la Révolution en Syrie.
Le camp sera en grande partie détruit, leur vie bouleversée.
Le film, tourné juste avant, cristallise leurs derniers moments, ensemble, à Yarmouk.
Site du film
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Dossier de presse
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Entretien avec Axel Salvatori-Sinz
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amené à faire ce film ?
En 2006, je faisais une maîtrise d’anthropologie. Je voulais travailler sur l’engagement de la jeunesse palestinienne réfugiée en Syrie. La Syrie était un terrain assez neuf sur le sujet. J’ai cherché un endroit où rencontrer des jeunes réfugiés à Damas et je suis arrivé dans le camp de Yarmouk. Il y avait là un centre culturel où les jeunes faisaient de la vidéo, de la photo, du théâtre et que fréquentaient les protagonistes du film. J’avais amené une caméra avec moi car je voulais m’orienter vers le cinéma. J’ai commencé à les filmer mais je ne savais pas comment faire un film : appuyer sur « Rec » n’était pas suffisant.
Dans les 3 années qui suivirent cette rencontre, j’ai donc fait un master de réalisation documentaire à Bordeaux, puis j’ai travaillé pendant un an comme chargé de mission audiovisuel pour
l’Ambassade de France au Salvador. Je ne suis retourné en Syrie qu’en 2009. Les Chebabs étaient alors tous confrontés au problème du service militaire. Dans les médias occidentaux, « chebab » a souvent le sens de « combattant de l’Intifada ». Là-bas, ça peut simplement vouloir dire « mec », « gars ». Dans mon film, c’est une « bande de potes ». Hassan partait faire son service. Ala’a et Samer, qui ne voulaient pas le faire, cherchaient à quitter le pays. Il y avait donc un nœud narratif, des protagonistes, des enjeux.
Vous avez fait le choix de ne pas inscrire d’emblée le film dans un contexte précis - il n’y a pas de carton explicatif au début…
Pour moi, avant d’être des réfugiés palestiniens en Syrie, ce sont des êtres humains. Je voulais qu’on les aborde comme tels. On aurait pu tourner les Chebabs n’importe où ! Leurs aspirations et leurs souffrances, sont universelles, elles sont celles de la jeunesse. Certes, ils vivent dans un contexte plus compliqué que la plupart d’entre nous. Mais je n’avais pas envie de cantonner le film à sa dimension palestinienne.
Qui sont les jeunes qui ont accepté de témoigner ? De quoi vivent-ils ? Comment s’intègrent-ils dans la société civile syrienne ?
Au moment du film, ces jeunes ont entre 22 et 26 ans. Ils sont issus de familles communistes. Ils vivent dans une dictature où tout est contrôlé, où il n’y a ni propositions, ni loisirs pour une jeunesse qui rêve de voyager, de vivre, et surtout de liberté. Tous ceux qui sont filmés ont une vocation artistique et trouvent, de temps à autre, des petits boulots. Leur quotidien, c’est de discuter entre eux, méditer, manger, boire et fumer. Ils fument énormément pour combattre le stress, l’ennui… Ils n’ont pas envie de croupir dans le camp car ils n’ont plus l’espoir de retourner en Palestine, espoir que leurs parents avaient encore. Mais la question même du départ n’est pas simple…
Ces jeunes n’ont pas de nationalité, ils sont toujours considérés comme des réfugiés palestiniens et non comme des citoyens à part entière. De ce fait, ils n’ont ni le droit de vote, ni le droit à la propriété et ne peuvent quitter facilement la Syrie. Contrairement aux autres réfugiés du monde entier, ce statut se transmet de génération en génération.
Les réfugiés palestiniens ont toujours été, globalement, bien accueillis en Syrie, notamment si l’on fait la comparaison avec les pays voisins tels la Jordanie et le Liban qui eux ont aussi accueilli, dès 1948, des réfugiés palestiniens.
Le camp de Yarmouk s’est constitué peu à peu car ce qui devait être temporaire est devenu durable. Les immeubles se hissent comme ils peuvent d’année en année toujours plus haut, au rythme des générations de « réfugiés » qui naissent et grandissent là. Yarmouk correspond aujourd’hui à un quartier de Damas qui se situait tout d’abord en périphérie puis s’est étendu jusqu’à devenir un véritable centre commercial et économique. Il y règne une très forte identité palestinienne. Mais cet espace, étriqué, ne leur offre clairement pas assez de possibles pour répondre à leurs rêves et ambitions.
L’intégralité du film se passe à l’intérieur du camp, dans les appartements, sur les terrasses.
Y a-t-il un refus de vivre dans la ville de la part de vos protagonistes ? Ou était-ce davantage lié aux conditions de tournage et à sa clandestinité ?
Il est vrai qu’ils vivent peu à l’extérieur. Les Chebabs descendent dans la rue uniquement pour se rendre d’un lieu à un un autre, et seulement dans le centre de Damas pour les formalités administratives, ce huis clos reflète donc réellement leur manière de vivre. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans une dictature où les gens n’ont rien à faire et qu’eux-mêmes ont très peu d’argent, ce qui les contraint à se replier sur la sphère familiale et amicale. C’est sur les toits qu’ils se retrouvent, chez les uns et chez les autres, dans une énergie collective où l’entraide et la solidarité, mais aussi la clandestinité, sont les mots d’ordre.
De plus, cette bande de jeunes est assez marginale en Syrie, parce qu’ils ont une plus grande ouverture d’esprit, liée à leur culture politique. Ils ne se sentent pas vraiment appartenir au pays, mais ils appartiennent à Yarmouk. Le camp est ainsi devenu un sixième protagoniste du film. Il existe par sa description dans les lettres et quelques inserts récurrents. Par exemple, celui des pigeons qui tournent en rond et reviennent toujours à leur point de départ. C’est à la fois une métaphore de l’aspiration à l’exil et de l’enfermement. Mais aussi, plus concrètement, élever des pigeons est l’une des rares activités possibles en Syrie. L’océan de paraboles accrochées aux terrasses, quant à lui, suggère une des autres activités principales des habitants, qui regardent la
télévision toute la journée et attendent là, toute leur vie, sans savoir vraiment quoi. Par ailleurs, la clandestinité du tournage imposait de rester dans le camp et à l’intérieur des appartements ou sur les terrasses. Cette contrainte était donc pour moi le dispositif même du film. Par chance, l’essentiel du film a été tourné dans deux appartements situés sur les toits, ce qui me permet de filmer le camp depuis les immeubles.
Comment avez-vous réussi à contourner la censure ?
En Syrie, les services de renseignements, les Mukhabarats, sont très présents. N’importe qui peut dénoncer et recevoir en échange une petite somme d’argent. C’est comme un troisième salaire. Comme nous sommes dans un système autoritaire, la délation est chose commune. Il est normal d’informer le régime dès que l’on entrave les règles. Et comme il était interdit de faire des films en Syrie - même avant la guerre civile - les protagonistes prenaient beaucoup de risques en s’exprimant devant la caméra et certains auraient pu finir en prison pour les choses qu’ils ont dites ou faites dans le film. Ce sont les menaces qui ont pesé sur nous tout le long du tournage comme on peut le percevoir durant la séquence de Samer et Tasneem sur les toits.
Mais heureusement, à chaque fois que ça s’est opéré, j’étais seul. J’expliquais alors, maladroitement en arabe, que je prenais des photos du coucher de soleil, ce qui les flattait. Et dès lors, ils me laissaient cinq minutes pour terminer et remballer mon équipement. J’avais opté pour un matériel léger et discret, ce qui me permettait de passer pour un touriste. J’atterrissais à Beyrouth, je traversais seul la frontière avec mon sac à dos. Mais tout cela était très stressant, je n’étais jamais tranquille : à chaque tournage, à chaque passage de frontière, j’avais la peur au ventre d’avoir été dénoncé. Bien au-delà de mon propre sort, ma pire crainte était de leur créer des problèmes avec les autorités. J’avais cette énorme responsabilité. Je puisais mon courage dans le leur : même s’ils connaissaient la prise de risque en participant, ils ne se sont jamais censurés. Ils ont ce besoin de vivre et de montrer au monde qu’ils existent.
A la fin du film, on a l’impression qu’une relation d’amitié s’est nouée entre vous et que les Chebabs participent à l’écriture du film, à sa mise en scène…
Trois ans après notre première rencontre, ils ont vu revenir ce petit Français qui voulait faire un film avec eux. Et l’aventure a commencé… Je les ai filmés à huit reprises, un mois à chaque fois, entre octobre 2009 et décembre 2011. A chaque tournage, j’habitais chez eux, mon quotidien était calqué sur le leur. On ne faisait pas grand-chose, sinon vivre, ensemble.
Je ne suis pas arabophone, mais j’ai le niveau suffisant pour saisir de quoi on parle. Très vite, j’ai compris qu’on avait le même âge, à quelques années près, les mêmes questionnements, les mêmes
rêves. Ce qui nous différencie, au fond, c’est mon passeport qui me permet d’aller du jour au lendemain, dans 90 % des pays du monde. Petit à petit, la confiance s’est installée. A la fin, je faisais partie de la bande. L’évolution de notre relation est d’ailleurs visible dans le film.
Ceci étant dit, s’ils étaient entièrement partisans pour faire le film, ils vivaient leur quotidien tandis que moi je me concentrais sur mon film. Et comme ils me faisaient confiance, ils acceptaient
mes choix, sans forcément demander d’explications. Pour autant, ils étaient impliqués car conscients de l’importance du projet. Ils savaient qu’on n’entendait jamais parler de cette jeunesse des
camps, enclavée, frustrée, pour ne pas dire sacrifiée.
Mais, rien à proprement parler n’est écrit par eux dans le film, mises à part les lettres. Leur participation c’est d’être « acteurs » de leur propre vie, leur parole est libre. Seulement parfois, j’ai orienté le sujet des discussions. Par exemple, j’ai demandé à Hassan et à son père d’avoir cette conversation sur l’histoire du camp, de comparer l’expérience de leurs deux générations. C’est une conversation qu’ils n’avaient jamais eue avant.
Parlons de la séquence de la « confession» d’Ala’a, le moment où il parle de l’avortement de sa compagne. Cette séquence tutoie la fiction, notamment par sa bande-son musicale qui souligne l’émotion d’Ala’a…
Ce jour là, Ala’a qui avait disparu depuis plusieurs jours, rentre soudainement, mais il ne dit pas un mot. Nous voyons tous qu’il est peiné. Il met de la musique et reste assis pendant une heure sur le canapé. Tout à coup, il se lève et me dit « Axel, prends ta caméra et viens ! ». En fond sonore, c’est toujours sa playlist qui joue, un thème classique mélancolique qui l’a peut-être influencé.
Mais la musique n’a pas été rajoutée après coup. C’est un cadeau de sa part de m’avoir demandé de filmer ce moment. Pour moi, cette séquence est extrêmement forte, ce qu’il dit est magnifique, malgré son état d’ébriété : c’est du pur cinéma.
Que sont devenus ces jeunes ?
La Révolution est arrivée, le camp a été détruit à 60 %. Sur les 500 000 habitants qui y vivaient, il en reste environ 20 000. La même guerre civile entre les pro et les anti-Assad qui existe au niveau national se déroule à l’intérieur du camp même. Le camp est encerclé par l’armée syrienne qui contrôle les entrées et les sorties du camp et qui impose aux derniers habitants du camp un embargo alimentaire. Il y a eu une famine terrible, plus d’eau, ni d’électricité, de nombreux morts. Le camp a été bombardé par le gouvernement de nombreuses fois. Les lieux du film n’existent plus, ce qui donne au film un statut d’archive contemporaine.
Les protagonistes du film ont réussi, peu à peu, à sortir du camp. Activiste médiatique, Hassan, n’a pas voulu partir. C’était pour lui et sa compagne, Waed, un acte de résistance, c’était préserver un lieu. Le sien. Il faisait des films sur le camp et le relais entre les médias locaux et internationaux. Un jour, durant une trêve, il a tenté de se présenter à un des checkpoints à l’intérieur du camp. Il savait qu’il était sur la liste noire, mais il pensait qu’un bakchich arrangerait le coup. Sa famille n’a pas eu de nouvelles de lui pendant deux mois et demi, puis après maintes recherches, un officiel d’un service pénitencier de la sûreté générale leur a dit : « Hassan est mort le jour de son arrestation », tout en leur donnant l’acte de décès officiel. En langage syrien, cela signifie qu’il a été torturé à mort, qu’ils ne veulent pas rendre sa dépouille parce que le corps n’est pas montrable. Hassan est donc décédé entre septembre et décembre 2013.
Sa femme, Waed, a fui au Liban quand elle a appris sa mort. Elle est depuis peu en France.
Samer a terminé son service militaire et a, lui aussi, rejoint le Liban en décembre 2013. Ils y sont restés six mois, de façon illégale. Puis ils ont décroché l’asile, en partie grâce au film qui a été vu par des gens du Ministère des Affaires Etrangères.
Ils sont arrivés en France en juillet 2014.
Tasneem avait un passeport allemand. Les Chebabs insistaient pour qu’elle profite de son passeport afin de commencer une nouvelle vie ailleurs, parce qu’à Yarmouk elle risquait de mourir. Elle éprouvait beaucoup de culpabilité. Au bout de deux ans et demi, elle est partie vivre en Sicile avec son copain. Quant à Ala’a, il vit toujours au Chili. Il a terminé son école de cinéma. Et il est papa…
Quand le spectateur découvre le film, la situation syrienne a changé. C’est un film d’avant la guerre. On apprend à connaître les protagonistes, à épouser leur désir de fuite, mais on a toujours en tête que la situation va considérablement s’aggraver. Cela donne une dimension tragique au projet. Vous avez, vous-même, monté le film au moment où la situation se dégradait. Est-ce que cela a influé sur sa construction ?
Je n’ai jamais eu envie d’estampiller mon film « révolution syrienne » alors que le projet n’a jamais été celui-là. Mais la séquence de fin a été, en effet, « insufflée » par les événements.
A ce moment, la révolution syrienne est très médiatisée et j’ai quelques réticences à retourner à Damas. Je « commande » donc à Céline, la compagne française de Samer cette dernière séquence de lettre collective. J’ai organisé le tournage à distance et je lui ai donné les instructions de mise en scène.
Ce n’était évidemment pas la fin que j’avais prévue : je ne pouvais pas anticiper la révolution. Au départ, il y avait l’espoir que malgré tout Samer puisse sortir du pays, qu’Hassan et Waed se marient. Je suis d’ailleurs finalement retourné en Syrie en décembre 2011. Une fois mon billet en poche, Hassan et Waed m’ont annoncé qu’ils se mariaient à la même date. La providence a fait que j’ai assisté à ce mariage et que je l’ai filmé. Mais ça n’avait plus aucun sens de finir le film par une note de joie. C’était trop loin de la réalité. Aujourd’hui, le camp est constamment bombardé. Les lieux du film n’existent plus, des gens sont morts.
Et parmi eux, mon ami Hassan.
Axel Salvatori-Sinz
Né en 1982, Axel Salvatori-Sinz a étudié l’anthropologie avant de passer à la réalisation.
Son premier long-métrage documentaire Les Chebabs de Yarmouk a remporté le prix « Regard Neuf » du meilleur Premier film et une mention à Visions du Réel, le prix RTP dans la catégorie Recherche à DocLisboa, le prix du premier film au festival Jean Rouch et au festival Al Ard Film Festival.
Il réalise actuellement un film en Corse écrit dans le cadre de l’atelier documentaire de la Fémis 2012 ainsi qu’un projet en lien avec l’actualité syrienne. Il développe en parallèle une activité de monteur et de cadreur.
Fiche technique
Auteur, Réalisateur, Image, Son : Axel Salvatori-Sinz
Production : Adalios / Magali Chirouze
Montage : Aurélie Jourdan
Musiques originales : Reem Kelani & Stormtrap
Coproduction : Taswir Films & Maritima TV
Participation TV : 2M
Distributeur : DOCKS 66
Version originale : Arabe
Version de diffusion : vostfr
Pays : France
Année de production : 2013
Format : HD
Son : 5.1
Durée : 78’

Ordinary People (Robert Redford) : reprise au cinéma le 18 décembre 2013
Madadayo Films
présente
ORDINARY PEOPLE
(Des gens comme les autres)
Robert Redford - Etats-Unis - 1980 - 124’ - couleur
Voir la bande-annonce
“Un formidable film, glaçant et sensible.”
David Fontaine - LE CANARD ENCHAÎNÉ
“Un grand film intemporel et profond”
Arno Gaillard - PARISCOPE
“une Ă©blouissante rĂ©ussite artistique. Au croisement d’un cinĂ©ma classique et du Nouvel Hollywood.”
Fabien Reyre - CRITIKAT
“En 1980, avec son premier long mĂ©trage, Redford signe un mĂ©lodrame magnifique, Ă©talon du genre, d’une justesse parfaite. A voir ou Ă revoir absolument.”
Alexis de Vanssay - IL ETAIT UNE FOIS LE CINEMA
“[Robert Redford] avance avec une grande finesse psychologique dans ses thĂ©matiques, proches des eaux bergmaniennes, en devançant notamment l’excellent Ice Storm d’Ang Lee”
Guillaume Bryon - CULTUROPOING
“La première rĂ©alisation de Redford prend avec le temps une patine puissamment Ă©vocatrice d’une Ă©poque maintenant rĂ©volue oĂą la Upper Middle Class avait aussi des problèmes existentiels.”
Sandy Gillet - ECRAN LARGE
“Chef d’Ĺ“uvre aux quatre Oscars. A voir ou Ă revoir !”
Fabien Menguy - A NOUS PARIS
“Le 31 mars 1981, Robert Redford recevait l’Oscar du meilleur rĂ©alisateur, ce qui n’arrive que rarement aux dĂ©butants. Quelques instants plus tard, son premier long-mĂ©trage, Des gens comme les autres (Ordinary People) Ă©tait couronnĂ© de l’Oscar du meilleur film. L’interprète des Trois Jours du condor faisait face Ă Roman Polanski (Tess), Michael Apted (Nashville Lady), David Lynch (Elephant Man) et Martin Scorsese, qui venait de rĂ©aliser ce qui est aujourd’hui considĂ©rĂ© comme l’un de ses meilleurs films, Raging Bull.”
Thomas Sotinel - LE MONDE - « Des gens comme les autres » et « Bertha Boxcar » : Redford-Scorsese, round 2
Réalisation : Robert Redford
Scénario : Alvin Sargent,
d’après le roman de Judith Guest
Interprétation :
Donald Sutherland, Mary Tyler Moore, Timothy Hutton, Judd Hirsch, Elizabeth McGovern, M. Emmet Walsh, Dinah Manoff, Frederic Lehne, James Sikking
Production : Wildwood Enterprises - Paramount Pictures
Distribution : Madadayo Films
Contact : madadayo@laposte.net
contacter le service de presse
www.madadayo-films.com
• Visa n° 53391
s y n o p s i s
Calvin et Beth Jarrett forment un couple idĂ©al de la moyenne bourgeoisie amĂ©ricaine, leur fils Conrad fait de la natation et chante dans la chorale du lycĂ©e. Derrière la façade de sa rĂ©sidence cossue, la famille Jarrett est au bord de l’implosion…
Premier film réalisé par Robert Redford, Ordinary People a reçu quatre Oscars : meilleur film 1980, meilleur réalisateur, meilleur second rôle, pour Timothy Hutton, meilleur scénario adapté, pour Alvin Sargent.
“VĂ©ritablement les acteurs se dĂ©foncent. Donald Sutherland joue le père: il passe de la mollesse gentille Ă une inquiĂ©tude grandissante, physique, une angoisse Ă couper les jambes. Il est presque rĂ©trĂ©ci, tassĂ©, utilisant son charisme de comĂ©dien de manière purement nĂ©gative, rentrĂ©e. Il joue vraiment des muscles du visage : on s’aperçoit, pour la première fois, qu’il a des dents ! Mary Tyler Moore, la mère, a cette rondeur sans failles qui laisse deviner, derrière la bonne Ă©ducation, la petite fille prĂŞte Ă craquer, Ă fondre en larmes. Elle restera digne, le secret prĂ©servĂ©, la part d’enfance dissimulĂ©e, alors que son mari accepte de tomber le masque, de discuter avec l’enfant d’Ă©gal Ă Ă©gal. Judd Hirsch compose une figure de psychanalyste juif, bourru, très paternel, une masse de comprĂ©hension contre laquelle peut venir cogner et s’Ă©pancher Conrad, qui est un modèle d’intelligence, de lisibilitĂ©. C’est lui qui vend vĂ©ritablement le scĂ©nario, qui prouve que l’histoire est sensĂ©e, possible.
Enfin, Timothy Hutton. Il doit avoir 17, 18 ans. Un physique Ă la Tony Perkins, en plus jeune, petit, coincĂ©. Lui, il faut le voir : je ne sais pas si on peut parler vraiment du mĂ©tier d’acteur si jeune, cela se regarde. On ne comprend pas, c’est assez monstrueux.
Ça existe, c’est tout (Dinah Manoff et Elizabeth McGovern, qui jouent ses petites amies, sont Ă©galement au-delĂ des mots : naturelles Ă faire peur). Ce film est la somme de toutes ces performances d’acteurs, et davantage : un discret panoramique automnal sur quelques AmĂ©ricains aisĂ©s qui craquent. Le revers d’un trop-plein de blondeur.”
• Louis Skorecki,
[ Cahiers du Cinéma, avril 1981 ]
“Le producteur Robert Redford avait achetĂ© les droits d’adaptation du livre de Judith Guest six mois avant sa parution, en 1976.
J’ai aimĂ© le livre de Judith Guest parce qu’il traitait de sentiments et de comportements, deux Ă©lĂ©ments qui m’intĂ©ressaient au plus haut point en tant qu’acteur. Il y avait aussi quelque chose que je ressentais Ă propos de ma propre Ă©ducation : le travestissement des sentiments, l’incapacitĂ© des gens Ă Ă©tablir le contact avec eux-mĂŞmes. Le film se concentre sur des jeunes gens, des enfants comme les miens, qui se battent pour ĂŞtre ce qu’ils sont, pour ĂŞtre entendus, pour ĂŞtre compris.
(Première, n°48, mars 1981)
L’ouvrage s’Ă©tait, depuis, transformĂ© en best-seller mais cela n’avait pas poussĂ© Bob Ă avancer son projet. Des gens comme les autres lui paraissait ĂŞtre une bonne histoire mais il ne savait guère quel rĂ´le y jouer. En fait il se sentait surtout des affinitĂ©s avec le personnage de Conrad Jarrett, qui est un adolescent !…
En relisant le livre au moment de la prĂ©paration des Hommes du prĂ©sident, Redford comprit qu’il l’avait envisagĂ© sous un mauvais angle : plutĂ´t que d’imaginer le personnage qu’il jouerait pourquoi ne pas penser les mettre tous en scène ?
Sa dĂ©cision Ă©tait prise : il rĂ©aliserait et produirait Des gens comme les autres mais n’y jouerait pas.”
• Philippe Durant, Robert Redford, Ed. Favre - 1988
Robert Redford réalisateur
• Sous surveillance (The Company You Keep) 2012
• La Conspiration (The Conspirator) 2010
• Lions et Agneaux (Lions For Lambs) 2007
• La Légende de Bagger Vance (The Legend Of Bagger Vance) 2000
• L’Homme qui murmurait Ă l’oreille des chevaux (The Horse Whisperer) 1998
• Quiz Show 1994
• Et au milieu coule une rivière (A River Runs Through It) 1992
• Milagro (The Milagro Beanfield War) 1988
• Des gens comme les autres (Ordinary People) 1980


Timothy Hutton et Mary Tyler Moore

Donald Sutherland et Mary Tyler Moore

Timothy Hutton

Mary Tyler Moore et Timothy Hutton
São Bernardo (Leon Hirszman - 1971) au cinéma le 11 juin 2014
Les Films du Paradoxe
présente
SĂO BERNARDO
Un film de Leon Hirszman,
inspiré par le roman de Graciliano Ramos
(Brésil – 1971 – 1h53 – VOSTF - version restaurée)
Réalisation, scénario : Leon Hirszman
d’après le roman de Graciliano Ramos
Image : Lauro Escorel
Montage : Eduardo Escorel
Son : Walter Goulart
Musique : Caetano Veloso
Production : Embrafilme, Mapa Filmes, Saga Filmes
Producteurs délégués : Henrique Coutinho, Marcos Farias,
Luna Moskovitch, Marcio Noronha
Directeur artistique : Luiz Carlos Ripper
Interprétation : Othon Bastos, Isabel Ribeiro, Rodolfo Arena
*Quinzaine des Réalisateurs 1972*
Première sortie France : 11 juin 2014
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Synopsis :
Paulo Honório est obsédé par l’idée d’acquérir la ferme de São Bernardo dans laquelle il a été ouvrier agricole.
Il y parvient Ă force de tractations malhonnĂŞtes.
Pour ĂŞtre respectable, un riche propriĂ©taire se doit de fonder une famille. Il se marie donc avec Madalena, jeune professeur en quĂŞte d’Ă©mancipation…
« En 1963 nous vivions un moment de grande agitation politique, et Leon était toujours en première ligne, en train de filmer.
Je crois que c’est le seul parmi nous qui a toujours fait preuve de cet engagement.
Il n’a jamais cessé de s’engager (…).
À tel point qu’il cherchait toujours une production en rapport avec un mouvement politique.
Et il avait une fantastique passion politique toujours à la recherche d’une pensée nouvelle.
Nourri des lectures de Marx et de Brecht, il parlait durant des heures, délirait et s’envolait…
C’était très beau et nous l’admirions tous, Ruy Guerra, Carlos Diegues, Glauber Rocha et moi-même ».
• Nelson Perreira dos Santos
(Monteur du second film de Leon Hirszman, Majorité absolue)
Entretien avec Leon Hirszman
Quel a été jusqu’ici votre rapport avec le public ?
Le Cinéma Novo ne s’adresse-t-il pas à la petite bourgeoisie des villes ?
Si l’on veut démystifier, on doit affronter le problème de la relation de notre oeuvre avec le public. Notre cinéma n’a pas établi de véritable communication avec les couches profondes du public brésilien (…) En ce qui me concerne, je veux appliquer la conception du cinéma d’auteur à certains mythes actuels (…)
Je voudrais partir de la présence de mythes sociaux dans notre réalité. Ainsi après le coup d’état d’avril (1er avril 1964), la peur, la crainte de la persécution, l’absence d’une activité définie, tout cela représente une mythologie sociale bien précise dont il faut analyser les aspects concrets.
(…) il s’agit donc pour moi d’utiliser le cinéma comme un outil pour la connaissance de notre réalité, sans toutefois lui imposer de limitation.
Analysant les aspects de cette réalité susceptible de conduire le spectateur au cinéma, je peux dès lors lui permettre d’adopter, face à ses problèmes, une position critique.
Quelles sont les raisons qui vous ont portĂ© Ă adapter SĂO BERNARDO de Graciliano Ramos ?
Dans l’œuvre de Graciliano Ramos, SĂO BERNARDO est certainement le roman que j’ai toujours trouvĂ© le plus cinĂ©matographique. De par son Ă©criture et sa structure, il contient pour moi tous les ingrĂ©dients pour la rĂ©alisation d’un film, du moins dans l’optique de mes prĂ©occupations.
Avec brio, l’écrivain s’acquitte de l’unité de lieu, comme dans le théâtre, avec l’irrésistible ascension du personnage principal. De plus on y respire vraiment la terre du Nordeste.
La littérature de Graciliano est extraordinaire. Son approche des personnages n’est pas schématique, il n’a pas de préjugés, il fait preuve de compréhension et d’humanité à leur égard. Graciliano Ramos expose de manière presque didactique, la reconstruction économique de Paulo Honório, homme du Sertão, qui dédie sa vie à l’accumulation d’un capital, la construction de richesses en transformant la nature, en industrialisant.
Pour lui tout est marchandise. Il devient de plus en plus propriétaire, au point suprême d’acheter une épouse. Et c’est cette déshumanisation, cette habitude de tout réduire aux questions matérielles qu’il va finalement analyser plus tard pour écrire le livre d’une confession.
Quelle a été votre méthode de travail ?
J’ai cherchĂ© Ă rĂ©aliser une lecture directe du roman. J’ai provoquĂ© l’émotion Ă tous les niveaux de la raison du spectateur en Ă©vitant tout ce qui pouvait le tromper. La thĂ©matique du film analyse la dialectique de la raison et tente d’établir avec elle un Ă©quilibre dynamique. Pour fluidifier la lecture cinĂ©matographique de SĂO BERNARDO j’ai coupĂ© ce qui aurait pu ĂŞtre superflu, ce qui aurait ajoutĂ© quelque chose d’inutile.
Pour mon travail je me suis appuyé sur l’essai, Thèse et antithèse d’Antônio Candide. Il n’y a pas eu véritablement de scénario à proprement parler.
Tout était déjà dans le roman. En aucune façon je ne voulais inventer ni extrapoler, car pour moi c’est une œuvre littéraire que j’aime trop pour lui manquer de respect. J’ai fait en sorte que mon travail ressemble à celui d’un musicien qui interprète la musique d’un compositeur qu’il admire et estime.
Dix ans après sa sortie au Brésil (1), quelle est la signification de ce film ?
SĂO BERNARDO a signifiĂ© pour beaucoup de personnes, l’affirmation claire d’une position, d’une identitĂ©, d’une vision d’un monde totalement opprimĂ©.
SĂO BERNARDO est une histoire populaire conçue dans un esprit esthĂ©tique, artistique qui lui permettait d’échapper Ă la censure (2), celle-ci approuvait difficilement une quelconque attitude critique face au problème de la grande propriĂ©tĂ© terrienne.
La confession de Paulo Honório, lorsqu’il essaie de se justifier en tant qu’individu est un fait d’actualité. La classe sociale à laquelle il avait accédé n’était pas capable de comprendre son rôle, parce que le suicide de sa femme (qui recherchait une relation plus solidaire avec le peuple, une relation de non-exploitation) l’avait condamné. Il voulait tout posséder, mais il est allé de déconvenue en déconvenue. Cette histoire ressemble à celle que nous sommes en train de vivre, tout était affaire d’économie, un peu comme le miracle (3). Le film représente un peu ma haine du miracle.
1. Nous sommes au début des années 80.
2. La censure exigea cependant de nombreuses coupures, car il était interdit de parler du système latifundium. Suite au refus de Leon Hirszman, les pourparlers durèrent six mois ruinant le réalisateur et sa société de production.
2. Le réalisateur fait allusion à l’expression, “miracle économique”, employée par la dictature militaire au sujet notamment de la construction de la route transamazonienne.
Entretiens réalisés par Helena Salem, Alex Viany, José Carlos Monteiro, Louis Marcorelles,
traduits et adaptés par Robert Grélier
Leon Hirszman
Leon Hirszman est un scénariste et réalisateur brésilien, né en 1937 à Rio de Janeiro et décédé dans cette ville en 1987.
À quatorze ans, Leon Hirszman se passionne déjà pour la politique et s’inscrit au parti communiste.
Après des études d’ingénieur, Leon Hirszman, qui fut donc très tôt impliqué dans la vie sociale et politique de son pays, se consacre à la diffusion d’un cinéma militant au sein des ciné-clubs.
Devenu cinéaste et chef de file du Cinema Novo, ce grand admirateur d’Eisenstein restera fidèle à ses préoccupations. ILS NE PORTENT PAS DE SMOKING et ABC DA GREVE, une fiction et un documentaire tournés simultanément dans les faubourgs industriels de São Paulo, témoignent de son engagement.
Lorsqu’il initie la production de CINCO VEZES FAVELA en 1962, Leon Hirszman jette les bases du Cinema Novo et affirme, dès 1963, sa volonté de questionner les grands sujets de société en réalisant MAIORIA ABSOLUTA, un documentaire sur l’analphabétisme au Brésil.
Avec LA MORTE, son premier long métrage tourné en 1964, il refuse l’image stéréotypée de la cité carioca en pointant sa caméra sur les faubourgs de Rio. Une quête qu’il poursuit quinze ans plus tard à São Paulo lorsqu’il adapte la pièce de Guarnieri, ILS NE PORTENT PAS DE SMOKING.
Récompensé au Festival de Venise, le cinéaste touche le grand public sans pour autant renoncer à ses convictions idéologiques et esthétiques. Par une coïncidence troublante, la préparation de ce film consacré à la condition prolétarienne et à ses contradictions s’inscrit dans le contexte des grèves de l’ABC pauliste, banlieue industrielle de la ville.
Pour capter ce tournant de l’histoire politique et sociale du pays qui serait à l’origine de la création du Parti des travailleurs, Hirszman tourne ABC DA GREVE.
Son décès en 1987 l’empêche de finaliser le montage.
Témoignage remarquable du mouvement populaire, l’œuvre inaugure une période de démocratisation après trente ans de régime dictatorial.
Filmographie
1962 LA CARRIĂRE DE SĂO DIOGO
Court métrage - Noir et blanc
Episode du long métrage collectif CINQ FOIS FAVELA
1964 MAJORITÉ ABSOLUE Court métrage - Noir et blanc
1965 LA DÉFUNTE Long métrage - Noir et blanc
1965 LA FILLE D’IPANEMA Long métrage - Noir et blanc
1969 VENDREDI SAINT, VEILLE DE PÂQUES
Court métrage - Noir et blanc
1969 NELSON CAVAQUINHO Court métrage - Noir et blanc
1971 SĂO BERNARDO
Long métrage - Couleur
D’abord censuré, sorti en 1972 au Brésil
1974 MEGALOPOLIS Court métrage - Couleur
1974 ECOLOGIA Court métrage - Couleur
1975 CHANTS DE TRAVAIL DANS LES CHAMPS :
MUTIRĂO Court mĂ©trage - Couleur
1975-1990 CINEMA BRÉSILIEN : MARCHÉ OCCUPÉ
Court métrage - Vidéo
1976-1982 PARTIDO ALTO Court métrage - Couleur
1976 CHANTS DE TRAVAIL DANS LES CHAMPS : CACAO
Court métrage - Couleur
1976 CHANTS DE TRAVAIL DANS LES CHAMPS :
CANNE À SUCRE Court métrage - Couleur
1978 RIO, CARNAVAL DE LA VIE Court métrage - Couleur
1979-1990 ABC DE LA GRĂVE Long mĂ©trage - Couleur
1981 ILS NE PORTENT PAS DE SMOKING
Long métrage - Couleur
1983-1986 IMAGES DE L’INCONSCIENT 3 épisodes - Couleur
1984-1996 BAHIA DE TOUTES LES SAMBAS
Long métrage - Couleur


¡ G.A.R.I. ! (Nicolas Réglat) : sortie le 15 octobre 2014
Le-loKal Production & A-PARTS Distribution
présentent
¡ G.A.R.I. !
un documentaire de Nicolas Réglat
France - 83’ - 2012
sortie France : 15 octobre 2014
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Nicolas RĂ©glat au micro d’Aude Lavigne
(France Culture - 15 octobre 2014 - Les Carnets de la création)
Souvenirs d’une rĂ©volution rĂŞvĂ©e
(Jacques Mandelbaum - Le Monde - 15 octobre 2014)
“Direct et revigorant.”
Le Monde - Jacques Mandelbaum
“Une mise en scène originale, une approche singulière du mot “hĂ©ros” et des tĂ©moignages directs uniques font de ¡ G.A.R.I ! une petite pĂ©pite.”
Les Fiches du Cinéma
“Le spectateur de ce documentaire les Ă©coute comme s’il s’agissait d’un bon thriller. Pourtant tout est vrai.”
François Quenin - Témoignage chrétien
“Presque un polar… RecommandĂ©.”
Laurent Delmas - France Inter (18 octobre 2014)
“Le film se fait archive de la mĂ©moire d’une lutte qui, elle aussi, Ă©tait vouĂ©e Ă la clandestinitĂ©.”
Politis - Christophe Kantcheff
“Enlever un inconnu pour sauver des camarades, qu’est-ce que ça fait ?
Epluchant de l’ail dans la cuisine ou lustrant une carabine Manufrance, ils rĂ©pondent.”
Le Canard Enchaîné - Sorj Chalandon
“Le film suscite une rĂ©flexion sur le bien-fondĂ© du terrorisme et rappelle l’importance de l’engagement politique d’antan et les passions folles qu’il avait engendrĂ©es.”
L’HumanitĂ© - Vincent Ostria
“Un moment d’histoire, un moment de subversion qui doit demeurer dans les mĂ©moires.”
Danactu-Résistance
“Il est assez exceptionnel de plonger Ă ce point au cĹ“ur d’une organisation d’activistes.”
A Voir-A lire - Virgile Dumez
“Doc aussi bon qu’un excellent polar”.
KinoScript
• Synopsis :
Espagne, mars 1974. La justice de Franco est sans pitié pour ses opposants, et plusieurs membres du M.I.L. (Mouvement Ibérique de Libération) risquent le garrot. Quatre groupes d’activistes, à Paris et à Toulouse, décident d’unir leurs forces en créant les G.A.R.I. (Groupes d’Action Révolutionnaire Internationalistes). Ils organisent l’enlèvement de
Balthazar Suarez, directeur de la banque de Bilbao à Paris, pour obtenir la libération de leurs camarades du M.I.L. et d’une centaine de prisonniers politiques. 40 ans plus tard, à la faveur de la fin du délai de prescription, Nicolas Réglat, qui a grandi dans le secret de cette aventure, donne la parole à des membres de sa famille et à d’autres anciens des G.A.R.I.
Distribution :
A-PARTS Distribution
Maurane Cugny
maurane.cugny@gmail.com
06 19 70 38 48
Production :
Le-loKal Production
Philippe Aussel
lelokalprod@gmail.com
05 61 42 70 54
SITE DU FILM
Propos extraits du film :
« Pour faire bouger l’opinion publique, il fallait faire quelque chose qui soit plus mĂ©diatique. (…) C’était pas pour crĂ©er un nouveau groupe qui allait faire des actions pour transformer ou libĂ©rer l’Espagne. C’était un objectif concret de solidaritĂ© avec les gens qui avaient Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s et risquaient d’être assassinĂ©s. »
Octavio Alberolla
« Il fallait le faire, il fallait montrer qu’il y avait des gens qui étaient capables, par solidarité, de s’engager autrement qu’à travers de simples manifs ou pétitions, parce qu’il y en a eu des centaines qui n’ont rien donné malheureusement. »
Raymond Delgado
« On s’est dit, on va frapper jusqu’à ce qu’on soit averti officiellement que nos revendications sont acceptĂ©es par le gouvernement Espagnol…
Et c’est ce qui c’est passé ! »
Jean-Marc Rouillan
« J’étais plutôt trouillard, je n’avais absolument pas le culte du martyr. Les grandes idoles qui meurent au peloton d’exécution, c’est joli dans les chansons, mais enfin si je peux éviter que ce soit moi, c’est pas mal. »
Georges Rivière
« On faisait notre allure de petites jeunes filles, qui allaient faire des courses. On se retrouvait dans des magasins, aux Galeries Lafayette, des choses comme ça, on rentrait par une porte, on sortait par l’autre, on faisait bien attention de pas être suivies. »
Marie-Thérèse Taillefer
« A chaque fois qu’on a fait des attentats, dans la presse c’était fabuleux, on Ă©tait tous des grands spĂ©cialistes. Une fois, totalement par hasard, on a fait un attentat Ă Bruxelles devant la compagnie Iberia, et on avait peut-ĂŞtre un peu “chargé”… le moteur s’est retrouvĂ© sur le balcon du directeur d’IbĂ©ria. Alors ils en ont fait un truc !
On était les rois de la balistique. Même les militaires ne savaient pas comment on avait fait. Il se trouve que c’était le hasard le plus complet. »
Michel Camilleri
L’histoire du film
« Vécés lo Mâs intelligemente es hacerse el tonto »
(Dans la vie pour s’en sortir intelligemment, il faut savoir passer pour un couillon)
L’idĂ©e du film a Ă©mergĂ© entre ma sortie des Beaux-Arts et ma sortie de l’ESAV. Enfin… l’idĂ©e… plutĂ´t le « besoin » de raconter cette histoire.
J’en parle à Jean-Louis Dufour, mon prof à l’époque, qui me conseille de réunir des archives personnelles. Des archives personnelles ? Forcément clandestines, ils n’ont pas dû prendre beaucoup de photos… Mais il y a cette BD, « Rapto en Paris », créée par les ravisseurs en 1976 pour expliquer leur action, et avec laquelle j’ai grandi.
Je commence à réunir les archives.
Je prépare extrêmement prudemment ma mère à l’idée, puis je l’implique de plus en plus dans l’écriture. Je n’en parle que très peu à mon père et aux autres « protagonistes ». J’en discute avec Guillaume Brault, qui signe la photo du film, et Chantal Teyssier, ma directrice de production.
Ils m’aident à écrire, réécrire, reréécrire… Quelques années plus tard, mon père est atteint d’un cancer. Je dois en être à la 7e version de la note d’intention…
Tandis que nous recherchons des financements, le cancer de mon père avance. Troisième chimio. Echec…
Il sait désormais que j’aimerais faire un film sur l’affaire Suarez. Je lui en ai très peu parlé, mais il me dit que si je veux faire un entretien avec lui, il ne faut pas traîner… Grâce à l’aide à l’écriture de la Région Midi-Pyrénées, je peux sauver la parole de Bernard, mon Papa, un «G.A.R.I.». Je le filme dans son bureau, avec la carabine Manufrance de maman.
Il meurt un mois après cette « discussion ». Avoir une équipe de proches collaborateurs et une caméra ; pouvoir tourner avec mon « vieux », sauver un fragment de sa mémoire… J’aurais tout donné. Faire un film n’était plus vraiment le problème à ce moment-là .
Jusque-là mon problème a été avant tout de sauver l’image et la mémoire de ma famille, et de sauver les G.A.R.I. des poubelles de l’Histoire, sans croire une seconde que les historiens politiques allaient sauter au plafond. Faire un film n’a finalement été une préoccupation que plus tard.
Comment transmettre des actions illégales, sans que cela soit surinterprété ?
Comment transmettre le plus simplement, le plus sincèrement possible, les enjeux de l’engagement dans cette résistance au franquisme et à ses complices hypocrites, ses voisins, les régimes « démocratiques » ? Comment ne pas tomber dans le pamphlet, la doctrine politique ?
En s’amusant, malgré le contexte. L’idée de mon personnage et de la mise en abyme commence à germer.
J’entends parler des personnages du film depuis que je suis tout petit. Chacune de ces rencontres est magique ! Ils savent très bien ce qu’est une caméra, ils ont chacun une vraie culture cinématographique. Ma démarche est de faire ce film ensemble. Même si j’ai déjà quelques idées de mise en scène, tout se construit avec eux. Jean-Marc veut un travelling. Raymond, le cinéphile, des plans de sa campagne biterroise, etc.
Ariane, la copine d’Octavio, ne veut pas apparaître à l’image et ne veut pas qu’on tourne chez elle. Du coup, on tourne à la CNT 66 et c’est Octavio qui se charge de transmettre la pensée d’Ariane. Ça crée une relation vraiment marrante entre nous, pas très agréable pour lui, mais bon…
J’ai travaillĂ© en totale confiance avec chacun des personnages. On a rĂ©flĂ©chi ensemble Ă ce qu’on allait faire, mĂŞme avec les plus mĂ©fiants comme Octavio et Michel Camilleri. J’ai essayĂ© d’être le plus honnĂŞte possible… Sauf avec ma mère. Elle avait tellement d’apprĂ©hension que je lui ai fait croire que je ne garderais que Raymond dans la cuisine, et qu’elle, je la filmerais plus tard, Ă Paris. C’est pas bien de mentir Ă sa maman…
Cette histoire de G.A.R.I., c’est mon histoire, mais le film, on l’a fait ensemble avec Fabien Daguerre, le monteur.
C’est vraiment un travail d’équipe. Nous voulions faire « un documentaire d’aventure ». On avait quelques photos, une vidĂ©o VHS complètement loufoque… Et puis la BD, « Rapto en Paris ». Elle raconte l’affaire en dĂ©tails et de l’intĂ©rieur, mais n’a jamais Ă©tĂ© publiĂ©e. S’appuyer dessus nous permettait de rĂ©pondre Ă nos premières intentions : le fantasme, l’action, le cartoon. Il fallait que le film soit racontĂ© « au prĂ©sent ». Petit Ă petit, on s’est rendu compte que dans ce film, tout faisait BD : La 22 LR Ă lunette que mon père a offerte Ă ma mère pour son anniversaire, la glacière, la bagnole de Jean-Marc, le concierge de Neuilly et l’entraĂ®nement des policiers de l’antigang…
La première séquence, réalisée par Jean Vergé en animation, fait écho à « Rapto en Paris » et projette le spectateur dans le film.
Notre souci, c’était d’arriver à faire revivre ce « polar » de l’intérieur, tout en racontant une histoire vraie. C’était galère, parce que quand on cherchait à forcer les enjeux dramatiques, on s’éloignait très vite de la réalité.
Mais quand on travaillait les « faits historiques » en essayant de dédramatiser et d’analyser pour être fidèles à l’histoire, on trahissait des souvenirs fantasmés avec le temps qui sont pourtant bien réels, tant l’implication et l’engagement des protagonistes étaient importants. C’est à ce moment qu’on a eu l’idée de mon personnage et de ce train de banlieue qui partirait des Pyrénées catalanes pour terminer à la Gare d’Austerlitz. Sorte de « Machine à accélérer le temps du film » qui permettait de découper, de rythmer, sans trahir. J’aime beaucoup la naïveté de ce personnage, même si mon jeu est amateur et maladroit, c’est pas mon métier. Mais j’ai quand même cherché le côté un peu couillon, comme le journaliste qui fait l’interview du vieil indien dans “Little Big Man”.
Du coup, on se retrouve dans un entre-deux entre un film chargé d’émotion et un témoignage historique, un peu comme quand on m’a raconté cette histoire, quand j’étais ado et que je ressentais à la fois l’émotion d’une aventure familiale et la transmission de la mémoire résistante.
Nicolas Réglat
Bio du réalisateur
Après un bac d’Arts Appliqués et trois ans d’études aux Beaux-Arts, Nicolas Réglat suit des études de cinéma à l’École supérieure d’audiovisuel de Toulouse, l’ESAV.
Durant les quatre années de formation, il réalise plusieurs courts métrages et documentaires. Le principal étant : « Le gros Pépin », l’histoire d’un ouvrier qui ne veut pas retourner travailler sur les paquebots à St-Nazaire.
Depuis, Nicolas a travaillé sur différents tournages de documentaires et de fiction, essentiellement comme électricien.
Equipe technique :
Écriture et réalisation : Nicolas Réglat
Scénario adapté de la BD «Rapto en Paris»,
écrite et illustrée par les G.A.R.I.
Directrice de production : Chantal Teyssier
Image : Guillaume Brault
Son : Cyril Legrain
Samuel Mittelman
Bérénice Rouch
Electricité / machinerie :
Matthias Guénard
Julien Sans
Régie : Jean Lenormand
Cascades : Gérard Fabre
Montage : Fabien Daguerre
Stagiaire montage : Sandrine Robin
Infographiste Animation 2D : Jean Vergé
Mixage son : Cyril Legrain
Étalonnage : Laurent Azéma
Musique originale : Ernesto Galacho, Cyril Legrain
Paroles de « Como Tu » : Leon Felipe
Chant et voix des G.A.R.I. : Julie Taillefer





La ligne de couleur (Laurence Petit-Jouvet) au cinéma le 17 juin 2015
Avril
présente
La ligne de couleur
un film de
Laurence Petit–Jouvet
produit par Avril
en coproduction avec Arcadi Île-de-France
France - 2014 - HD - 79 mn - visa N° 140.886
Sortie France : 17 juin 2015
•Synopsis :
Vivre en France lorsqu’on est perçu comme arabe, noir ou asiatique. Des hommes et des femmes, français de culture française, parlent chacun dans une «lettre filmée» de leur expérience singulière, intime et sociale, d’être regardés comme non-blancs et d’avoir à penser à leur «couleur».
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CONTACT PRESSE
Avec :
Fatouma Diallo
Jean Michel Petit-Charles
Yumi Fujimori
Malika Mansouri
Mehdi Bigaderne
Yaya Moore
Sanaa Saitouli
Alice Diop
Patrice Taraoré
Rui Wang
Jérémie Gaudet
•Extraits
Yumi :
«Ce qui est drôle, c’est que même dans le doublage où l’on n’entend que les voix, la question de ma différence se pose encore. Je suis employée le plus souvent pour doubler des actrices d’origine asiatique. Au gré des films, je puis être chinoise, japonaise, vietnamienne ou coréenne…»
Alice :
«A vous qui, sur le tournage de mon dernier film, n’avez pas voulu comprendre que j’étais la réalisatrice, vous n’avez parlé qu’à mon cadreur en persistant à me prendre pour l’assistante. Je voudrais vous raconter…»
Patrice :
«Tout avait commencé pour moi dès la maternité. La sage-femme avait dit à ma mère que j’avais la jaunisse. Maman lui avait répondu : Madame, il est plutôt métis !»
Mehdi :
«Entrer au conseil municipal n’était pas l’étape la plus difficile. Savez-vous que beaucoup encore, ont du mal à accepter qu’un Français au nom et au faciès maghrébin brigue des fonctions républicaines ?»
Rui :
«Quelles que soient ma personnalité ou mes aspirations, je porte une étiquette avec tous les stéréotypes de l’homme asiatique : sage, travailleur, petit, asexué, souvent informaticien ou combattant d’arts martiaux, escroc ou exploité, toujours réservé, jamais séducteur!»
Yaya :
«J’ai raboté mon accent de banlieue, j’ai changé de code vestimentaire. Peut-être faudrait-il aussi que je change de couleur de peau ?»
Fatouma :
«Si pendant longtemps j’ai souffert de mes cheveux, petit à petit j’apprends et j’arrive à les aimer, et à m’aimer. C’est ce que je veux pour toi, mon trésor : assume ta beauté.»
Jean-Michel :
«Je suis né à Montreuil, originaire des Antilles, donc français depuis 4 siècles. Malgré ça on m’a toujours pris pour un Arabe.»
Jérémie :
«Personne dans la rue n’a protesté. Les gens nous regardaient comme à un spectacle. Forcément nous étions coupables de quelque chose pour être traités ainsi. Aujourd’hui je vais bien…»
Malika :
«Une fille sera d’emblée vue comme une pauvre fille arabe, victime de ses grands frères, de son père, de sa culture, voire de sa religion. Moi j’ai toujours dit Non à ce statut de victime.»
Sanaa :
«Il y avait notre France à nous, celle de toutes les couleurs, que certains appelaient «ghetto» pour nous dénigrer. Et puis, il y avait la France de l’autre côté du pont, celle des riches, tous blancs, qu’on trouvait moroses. Père, te souviens-tu de cette journée lorsque tu m’avais accompagnée à l’école, de l’autre côté du pont ?…»
Laurence Petit-Jouvet - Biographie :
A l’Université, Laurence Petit-Jouvet étudie la Géographie et a la chance de se trouver à Jussieu à la fin des années soixante-dix, au moment où s’invente une nouvelle Géographie anti-conservatrice. Comme sujet de mémoire, elle choisit “Hollywood” et en profite pour s’échapper à Los Angeles, mener l’enquête dans le milieu du cinéma. Encore une année d’études en Journalisme à New York University et elle décroche son premier travail, “nègre” pour un célèbre journaliste d’Europe 1. Très vite, elle comprend qu’elle ne veut pas vivre du journalisme et décide d’explorer le champ du cinéma documentaire. Elle devient auteur-réalisatrice sans passer par une école, en développant un langage dans lequel s’inscrit en creux son histoire.
Depuis 1989 elle travaille essentiellement sur ses propres films, des documentaires de création qu’elle écrit et réalise; depuis peu produit et distribue. Dans ses films on peut lire voyages, migrations culturelles, marges artistiques, identités singulières, exils intérieurs, altérité…
Laurence Petit-Jouvet -Filmographie :
2014 La ligne de couleur - 79’
2010 Correspondances - 58’
2003 J’ai rêvé d’une grande étendue d’eau - 53’
2002 Chicago improvisations - 83’
2001 Off the road - 72’
1998 Regards de femmes - 26’
1997 Bams et Moumy, jeunes filles africaines de Paris - 26’
1996 Allo la vie - 52’
1995 Femmes assises sous le couteau - 26’
Les détectives - 52’
1992 L’arbre dans la ville - 13’
1990 Le Pays Perdu - 52’
Liste technique :
Réalisation : Laurence Petit-Jouvet
Image : Claire Childéric
Son : Pascal Ribier
Montage image : Caroline Detournay
Montage son : Didier Cattin
Musique originale : Martin Wheeler
Mixage et bruitage : Jean-Marc schick
Etalonnage : Eric Salleron
Conception génériques : Olivier Marquézy
Assistanat à la réalisation : Véronique Petit
Production déléguée : Avril
Productrice déléguée : Laurence Petit-Jouvet
Coproduction : Arcadi Île-de-France
dans le cadre de Passeurs d’images en Île-de-France
Coproductrice : Claudie Le Bissonnais
Assistanat à la production : Viviane Chaudon et Léa Colin
Avec la participation de : L’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances – l’Acsé – Commission Images de la diversité, le Ministère de l’Intérieur – Direction de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité -, La Région Île-de-France, La Ville de Paris – Mission Intégration – LCD – DPVI, La Ville de Montreuil, La Ville de Cergy, Open Society Foundations, La Fondation Seligmann, La Fondation La Ferthé, Humanis, L’Institut Randstad pour l’égalité des chances et le développement durable, Le Sénat au titre de la réserve parlementaire de Esther Benbassa, L’Assemblée Nationale au titre de la réserve parlementaire de Razzy Hammadi, Trajectoires, Belleville en Vue(s), La bourse « Brouillon d’un Rêve » de la SCAM. Distribution AVRIL.
Production-distribution :
Laurence Petit-Jouvet
avril.films@numericable.com
www.avrilfilms.org
06 25 23 29 36
Programmation :
Grégory Tilhac
tilhac.gregory@wanadoo.fr
06 81 57 30 98

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Yumi
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Alice
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Patrice
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Mehdi
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Rui
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Yaya
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Aissée et Fatouma
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Jean-Michel
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Jérémie
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Malika
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Sanaa
PINK (Jeon Soo-il) : au cinéma le 23 octobre 2013
Les Films du Paradoxe
présente
PINK
un film de Jeon Soo-il
(Corée du Sud - 1h37 - 2011)
Sortie France : 23 octobre 2013
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Synopsis :
Par un matin pluvieux, Su-jin arrive dans un bar nommé Pink, situé dans un endroit désolé, entre terre et mer.
Sa nouvelle patronne, Ok-ryeon, habite ici depuis une dizaine d’années avec son fils mutique, Sang-guk.
Quand le quartier est promis Ă une destruction prochaine, Ok-ryeon confie son bar et son enfant Ă Su-jin, pour se joindre Ă la lutte des habitants…
Portrait de Jeon Soo-il (Clarisse Fabre, Le Monde, 22 octobre 2013)
Réalisation
Jeon Soo-il
Scénario
Jeon Soo-il
et Kim Kyung
Image
Kim Sung-tai
Son
Lee Sung-chul
Montage
Kim In-su
Musique
Lee Sung-cheol
et Kang San-eh
Produit par
Dongnyuk Film
Interprétation
LEE Seung-yeon
(Su-jin)
SEO Gab-sook
(Ok-ryeon)
PARK Hyun-woo
(Sang-guk)
JUNG Jae-jin
(M. KIM, père de Su-jin)
LEE Won-jong
(Kyeong-soo, le policier)
KANG
(San-ae, le guitariste)
HING Ki-joon
(PARK Min, le pĂŞcheur)
ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR
La première surprise de votre film, c’est son titre : PINK. Pourquoi ce choix ?
Je voulais donner au bar un nom qui ait des connotations avec les envies et les regrets des personnages. Ok-ryeon, la patronne, a peut-être toujours rêvé d’une vie romantique et heureuse. Elle se trouve désormais à un moment difficile de sa vie. De même, Su-jin, la serveuse, aimerait retrouver la vie de sa jeunesse, qui a été gâchée par la faute de son père. Je pense
que ces deux personnages ont dû rêver d’une vie en rose. Mais leurs rêves ont un peu pâli, tout comme cette couleur atténuée. Cette couleur atténuée, pink, peut évoquer aussi la tristesse, la mélancolie et les blessures des personnages. Elle peut symboliser également le sang de la blessure violente du sexe de Su-jin… Je n’ai pas envie d’expliquer davantage mon
choix pour ce titre. Mais j’ajouterai cependant que je voulais absolument avoir dans la scène finale du film, qui est majoritairement dans une gamme chromatique assez terne, cette couleur pink de l’enseigne lumineuse, comme un sceau dans un tableau de peinture.
Vos personnages sont des gens assez simples. Mais votre film en fait des ĂŞtres Ă©nigmatiques qui donnent l’impression d’avoir un mystère dans leur vie. De ce fait, les lieux prennent une grande importance…
Dans la plupart de mes films, je complète le scénario en repérant les espaces où vivront les personnages. Je préfère montrer leur caractère par l’ambiance des lieux plutôt que par les dialogues. Dans PINK, je voulais que les personnages s’expriment le moins possible, jusqu’à ce qu’ils laissent éclater leur désir ou leur oppression de manière corporelle. L’idée était de conserver au maximum la tension intérieure ou dramaturgique jusqu’au dernier moment.
Avez-vous filmé ce quartier, qui bientôt n’existera plus, par nostalgie ?
Comme je l’ai déjà dit, les lieux sont révélateurs des caractères des personnages. J’ai commencé à faire des films en me basant sur ma propre histoire. J’ai quitté ma ville natale, Sokcho, au nord-est de la Corée du Sud (près de la frontière), quand j’avais quinze ans. Vingt ans plus tard, j’y suis revenu, pour chercher la maison où j’étais né. Mais elle n’existait plus à cause de la rapide modernisation du pays. On détruit les anciennes maisons pour construire d’immenses immeubles d’appartements. C’est à partir de là que j’ai commencé à filmer des histoires autobiographiques, toutes centrées autour d’un personnage qui recherche son identité, un personnage nostalgique, mélancolique, qui est attristé par la perte et la destruction des lieux de sa vie.
Pour PINK, j’ai rĂ©ussi Ă trouver un bar abandonnĂ© et un quartier sur le point d’être dĂ©moli en bord de mer. Ce n’est pas difficile en CorĂ©e d’en trouver un… Mais dans PINK, au lieu de mettre en scène la quĂŞte identitaire Ă travers des endroits abandonnĂ©s ou en voie de dĂ©molition (comme dans LA PETITE FILLE DE LA TERRE NOIRE), je voulais montrer des gens pauvres qui essaient de mener une action sociale et de surmonter leur condition en refusant cette perspective. La question sociale est prĂ©sente, implicitement, mais je voulais plutĂ´t me concentrer sur leur façon de vivre dans ce lieu, d’en faire leur milieu de vie. C’est pourquoi ce bar abandonnĂ© au bord de la mer m’a offert des aspects esthĂ©tiquement très intĂ©ressants pour la mise en scène.
Votre film flirte avec le fantastique bien qu’utilisant un dĂ©cor rĂ©el…
Quand j’ai découvert un lieu qui m’intéresse, j’essaie de chercher ou d’imaginer comment créer la psychologie des personnages. Dans le film, je voulais garder des choses réalistes, comme l’entourage des personnages, les références à la vie actuelle, la description des relations, etc. J’ai inventé l’histoire du frigo avec l’idée des mouettes et de la marée qui vient et part tranquillement. Au milieu de l’environnement réaliste, l’histoire du frigo est devenue fantastique.
De même, on a transformé le petit bâtiment (en fait, un ancien poste de garde de l’armée américaine) pour en faire un bar qui soit un monde à part. J’ai trouvé qu’avec sa lumière, ses fenêtres, ses portes, le va-et-vient de la marée, ce bâtiment avait un caractère propre très marqué, presque comme une personne. C’est à partir de la création de ce “personnage” du bar que j’ai pu travailler à symboliser certaines parties de l’histoire de la jeune fille. J’ai essayé de créer du fantastique dans le réalisme.
Comme dans tous vos films, vous avez un sens concret de ce qu’est un corps humain. Vos personnages apparaissent comme des blocs terriblement habités par eux-mêmes …
Dans mes films, j’ai voulu de temps en temps faire jouer le personnage féminin principal avec son corps dans un jeu dramatique inhabituel. Je pense que le corps du personnage féminin est très présent, presque tactile. Les personnages ne s’expriment pas par le dialogue ou en réaction à des personnages extérieurs, ils sont enfermés en eux-mêmes. Le corps devient un langage pour communiquer avec soi-même, au lieu de communiquer avec l’autre et cela évidemment implique l’espace privé, la chambre ou les toilettes. Se mettre nue est un geste pour se libérer ou affronter les difficultés sociales ou existentielles… Même uriner peut, pour moi, être l’expression d’une expulsion des “blocs” intérieurs d’angoisse ; d’ailleurs Su-jin et la patronne urinent de manière très différente l’une et l’autre (et significative).
Le corps produit une expression pure et innocente, c’est pourquoi l’enfant nu communique naturellement avec le corps de Su-jin (et de sa mère). D’ailleurs, on peut penser que Su-jin est légèrement handicapée, un peu idiote elle aussi comme le fils de la patronne. Elle est tombée dans la mer, comme l’enfant simple, pour éviter son agonie… Ainsi dans mon film, le corps n’est pas un objet d’attirance, mais la nudité est un moyen de protestation contre l’enfermement, l’obsession, la contrainte.
Pourquoi êtes-vous attiré par des personnages d’enfants handicapés mentaux ? N’y a-t-il pas dans votre cinéma la récurrence d’une image douloureuse de l’enfance ?
Il y a d’abord une réponse réaliste : on trouve souvent des enfants handicapés dans les villages abandonnés parce que l’aide sociale est insuffisante. C’était le cas dans LA PETITE FILLE DE LA TERRE NOIRE, où il avait été naturel pour moi d’intégrer ce rôle d’enfant handicapé, devenant le contrepoids du personnage principal de la fillette. L’enfant handicapé, c’est un être ontologiquement plus pur que l’adulte, plus pur que celui qui veut diriger sa vie lui-même et se rendre maître de son destin. C’est quelque chose qui me touche profondément, y compris d’ailleurs chez les enfants normaux. Je vois la même pureté dans le comportement spontané, intuitif de la petite fille qui commet un crime non par méchanceté, mais pour venir en aide à son père…
Vous demandez Ă votre chef opĂ©rateur de travailler camĂ©ra Ă l’épaule alors que votre cinĂ©ma est surtout constituĂ© de plans fixes…
Je préfère toujours observer un personnage avec la caméra à l’épaule pour donner le sentiment d’un regard : cela peut être celui d’un tiers, mais cela peut être aussi mon regard. À mes yeux, ce type de cadrage accompagne et dans une certaine mesure exprime l’incertitude du personnage qui est toujours en train d’essayer de résoudre son problème. Dans PINK, c’est spécialement le cas de la jeune fille : elle est toujours inquiète, a peur de l’apparition de son père et le léger tremblement de la caméra permet aussi de rendre présent en permanence, comme une menace, le fantôme de son père, qui la suit depuis son enfance.
Parlez-nous de votre conception du montage…
Le montage est l’autre partie de la création, celle qui répond à la mise en scène. Mais pour moi, le montage c’est avant tout assembler des plans en respectant le rythme que j’ai calculé dans mon cœur pendant le tournage : « Le montage c’est un battement de cœur », disait Godard. J’aime tourner en plan-séquence pour laisser sentir les sentiments, les émotions, la psychologie des personnages. Monter des plans-séquences, cela permet des ellipses temporelles et spatiales. J’aime utiliser la musique, ainsi que des effets sonores discrets, qui
peuvent être de simples bruits. Ils expriment ainsi la vie intérieure des personnages…
Le cadre et le plan sont très importants dans vos films…
Dans PINK, comme le lieu donne l’ambiance de l’histoire et accompagne l’humeur des personnages, j’ai essayé de recréer ou de travailler certains détails du lieu. Je m’attache à certains éléments du champ et de l’image et je les travaille pour qu’ils fassent ressortir la complexité de la psychologie des personnages. Je pense aussi que l’usage du cadre dans le cadre (“mise
en abyme”) permet de se concentrer sur les personnages. Et puis, sur un plan esthétique, j’ai toujours aimé cadrer un plan comme si je peignais un tableau.
La lumière qui varie avec le temps, les fenêtres et les portes, la pluie, les mouettes qui passent, le bruit des vagues et les cris des oiseaux, même hors champ…
Vous avez, comme Bresson, des acteurs auxquels vous demandez de jouer le moins possible. Comme lui, vous faites confiance au montage des plans et au rythme qu’il crée. Est-ce pour vous une référence importante ?
Ma façon de diriger les acteurs a Ă©tĂ© influencĂ©e par Tarkovski et par Bresson. Comme eux, je ne veux ni trop montrer ni trop expliquer. Il faut que les personnages gardent une part de mystère et de non-dit. J’ai demandĂ© aux acteurs de ne pas jouer de manière trop expressive, trop extĂ©rieure. Je voulais qu’ils apparaissent comme des ĂŞtres enfermĂ©s dans leurs pensĂ©es, face Ă leur problème d’existence autant qu’aux problèmes de la sociĂ©tĂ©. C’est aussi une question de rythme. En observant les personnages qui jouent dans leur monde intĂ©rieur, en laissant voir leur Ă©tat d’esprit sans rien souligner, en laissant rĂ©sonner l’espace et ses vibrations autour d’eux, je propose aux spectateurs de s’immerger dans un rythme presque musical…
> Entretien réalisé en septembre 2013
JEON SOO-IL
Né le 20 juillet 1959 à Sokcho, sur la frontière nord de la Corée du Sud, Jeon Soo-il est scénariste, réalisateur et producteur.
Il entreprend des études de cinéma à Busan et découvre la Nouvelle Vague à l’Alliance Française.
Après avoir obtenu son diplôme en Théâtre et Cinéma à l’Université de Kyungsung de Busan, il poursuit ses études à Paris à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) de 1988 à 1992 puis à l’Université Paris VII-Denis-Diderot.
En 1997, son premier film, L’ECHO DU VENT EN MOI est sélectionné à Cannes “Un Certain Regard”.
Actuellement, il poursuit en indépendant la réalisation de ses films (il dirige la société de production Dongnyuk Film) et enseigne au département de Théâtre et de Cinéma de l’Université Kyunsung de Busan.
Il doit débuter fin 2013 le tournage de son nouveau film, entre Paris et Marseille.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE
2012
EL CONDOR PASA
2011
PINK
2009
I CAME FROM BUSAN
2008
DESTINATION HIMALAYA,
LE PAYS D’OÙ VIENT LE VENT
2007
LA PETITE FILLE DE LA TERRE NOIRE
2006
ENTRE CHIEN ET LOUP
2003
MISE À NU
1999
L’OISEAU QUI SUSPEND SON VOL
1997
L’ÉCHO DU VENT EN MOI
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Enfants valises (Xavier de Lauzanne) : au cinéma le 11 septembre 2013
Aloest
présente
ENFANTS VALISES
de Xavier de Lauzanne
(France - 2012 - 86’ - documentaire)
sortie France : 11 septembre 2013
Télécharger le dossier de presse
synopsis :
En France, l’école a pour obligation d’accueillir tous les mineurs de moins de 16 ans, français ou étrangers, en situation légale ou non.
Pour de nombreux adolescents migrants, ballottés d’un continent à l’autre, elle incarne un espoir de stabilisation et d’intégration.
Le rĂ©alisateur Xavier de Lauzanne a posĂ© sa camĂ©ra sur les bancs de l’école oĂą Aboubacar, Dalel, Hamza et Thierno font leurs premières armes…
”Sous la luciditĂ© du constat social, une petite flamme continue de brĂ»ler
: la foi du rĂ©alisateur dans l’Ă©ducation. Fervente et contagieuse.”
Mathilde Blottière (Télérama)
Lire la critique
”Un document prĂ©cieux : un documentaire indĂ©pendant, bijou d’humanitĂ© et de matière Ă rĂ©flexion.”
Pierre Haski (Rue 89)
Lire l’article
”Il n’y a pas d’angĂ©lisme ni de sensationnalisme ici (…) On n’aurait pas rĂŞvĂ© mieux comme leçon d’intĂ©gration.”
Liberté, Education, Fraternité
Alex Masson (Nova)
Lire la critique
”Enfants Valises est beau et magistral de bout en bout (…) un film primordial, si on souhaite ouvrir les yeux ou les garder ouverts”
Christophe Seguin (Culturopoing)
Lire la critique
”Nous les croisons partout sans les voir, alors Xavier de Lauzanne nous les prĂ©sente.”
Sorj Chalandon (Le Canard enchaîné)
“…Captivant collectif de portraits d’ados en quĂŞte d’intĂ©gration, oĂą chaque tĂ©moignage contredit les idĂ©es toutes faites sur l’immigration.”
Xavier Leherpeur (Nouvel Obs - Ciné Obs)
”Un film que les Ă©lites politiques devraient impĂ©rativement aller voir.”
Arno Gaillard (Pariscope)
”Un film fort et sensible, Ă la croisĂ©e des chemins.”
Arnaud Schwartz (La Croix)
Lire la critique
”Un film Ă voir Ă tout prix si l’on veut en savoir plus sur l’immigration des adolescents.”
Francis Dubois (Snes.edu)
Lire la critique
”Les minutes passent et les prĂ©jugĂ©s tombent.”
(A Voir A Lire)
Lire la critique
”C’est un tableau rempli de doutes que dresse ce documentaire en plein dans l’actualitĂ©.”
Clément Sautet (Studio CinéLive)
”Xavier de Lauzanne rĂ©ussit
à rendre vivants des portraits de migrants qui intègrent chaque année
des classes d’accueil avec l’espoir d’un avenir meilleur.”
Christophe Narbonne (Première)
Biographie du réalisateur :
Né en région parisienne en 1970, Xavier de Lauzanne suit des études d’hôtellerie avant de mettre en place des formations hôtelières pour jeunes défavorisés en Martinique, puis au Cambodge et au Vietnam. C’est dans ce dernier pays qu’en 1999 il réalise son premier essai documentaire, puis l’année suivante, le film de communication pour une association au Cambodge. Retour sur la RC4, tourné un an plus tard au Vietnam, est l’occasion de fonder avec François-Hugues de Vaumas la société « Aloest Productions ».
Xavier choisit alors de se consacrer exclusivement à la réalisation. Outre les reportages qu’il tourne en France et à l’étranger pour la télévision, il signe de 2002 à 2005 plusieurs œuvres qui rendent compte de son attachement particulier à l’Asie du Sud-Est et à l’enfance. Parmi elles, Le Seigneur de Darjeeling, très remarqué lors de sa sortie en 2005, reçoit le Grand Prix et le Prix de l’Agriculture au Festival Agricinéma.
Il suit à son retour en France la tournée d’une troupe de musiciens israéliens et palestiniens. De ce projet naît D’une seule voix qui, sorti en 2009, rassemble plus de 45 000 spectateurs et gagne de nombreux prix aux États-Unis, tels que le Prix du Meilleur Documentaire au Festival international de Palm Beach, et en France, tels que le Grand Prix au Festival du film d’éducation d’Évreux. Il tourne ensuite Enfants Valises et travaille actuellement sur son premier scénario de long-métrage de fiction.
Filmographie sélective :
• Hanoi entre deux 14 juillet, 75 min, 1999
• Retour sur la RC4, 52 min, 2000
• Pour un sourire d’enfant, 52 min, 2003
• Le Seigneur de Darjeeling, 52 min, 2005
• Le Goncourt des lycéens, 52 min, 2006
• D’une seule voix, 85 min, 2009
• Enfants Valises, 86 min, 2013
La bande originale :
Danseur, chorégraphe et compositeur autodidacte d’origine franco-espagnole, Frank2Louise focalise son travail et ses recherches sur la «musicalité du mouvement». Son originalité réside dans la fusion qu’il opère entre les divers courants musicaux qui ont baigné son enfance ; ses morceaux, pour lesquels il investit toutes les nouvelles technologies, mêlent
ainsi un groove électronique à une écriture harmonique plus orchestrale.
Témoignant de son souci à mettre sa transdiciplinarité au service de sa musique, son style éclectique et dansant lui vaudra de composer pour de nombreuses créations scéniques telles qu’Aktuel Force, Käfig, Trafic de Style ou encore Thony Maskott. C’est ainsi qu’il est amené, dès les années 2000, à travailler sur les bandes originale des films de plusieurs réalisateurs, tels que François Chilowicz (Les Hommes du Labici B), Christophe Otzenberger (Itinéraires) ou Sophie Marceau (La Disparue de Deauville). En 2012, Xavier de Lauzanne lui propose de travailler sur son film Enfants Valises.
À propos de son travail sur le film, Frank2Louise précise : «Ce titre Enfants Valises m’a parlé d’instabilité, de précarité, de distance, de personnes en transit. Des mots qui, avec la démarche de Xavier, m’ont tout naturellement amené à composer une musique aux consonances jazzy et hip hop, afin d’y apporter chaleur et groove.
Ce côté chaleureux était important pour accompagner ces enfants au devenir difficile, parfois chaotique, à qui on a envie de donner un coup de pouce !»
Fiche technique :
Titre original : Enfants Valises
Pays : France
Genre de film : documentaire
Durée : 86 min
Date de sortie au cinéma (France) : 11 septembre 2013
Réalisateur : Xavier de Lauzanne
Selon une idée originale de Carole Gadet, Sandrine Montin
Musique originale : Franck2Louise
Société de production : Aloest Productions
Producteur délégué : François-Hugues de Vaumas
Producteur associé : Xavier de Lauzanne
Langue : français
Format de l’image : 16/9
Format du son : stéréo
Format de projection numérique : DCP
Aloest Distribution
Jacques Pélissier
26 rue Paul Bert
92100 Boulogne-Billancourt
01 71 16 10 30 / distribution@aloest.com
Programmation :
Marion Pasquier
06 79 21 84 67 / mp@aloest.com
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Tu seras sumo (Jill Coulon) : sortie le 13 mars 2013
Margot Films, Quark Productions et Aloest Distribution
présentent
TU SERAS SUMO
un documentaire de Jill Coulon
(France - 2012 - 83’)
sortie nationale : 13 mars 2013
synopsis
Takuya rêvait d’être judoka. À 18 ans pourtant, il intègre une écurie de sumo à Tokyo, poussé par son père : « il n’y a plus de place pour toi à la maison. Ne pense même pas à échouer ! »
Loin de ses amis et de sa vie d’adolescent branchĂ©, il est initiĂ© Ă son futur mĂ©tier et Ă sa nouvelle vie, rigoureuse et traditionnelle…
“Il y a quelque chose d’idĂ©al dans ce documentaire Ă©lĂ©gant : le romanesque des situations, Tokyo filmĂ© comme une impasse, la neige sur Hokkaido, le visage en larmes du lutteur Ă son corps dĂ©fendant et Ă bout de nerfs”.
Didier Péron - Libération
“Un documentaire remarquable, entre rĂ©cit d’apprentissage et cauchemar organique.”
Sandrine Marques - Le Monde - 13 mars 2013
”Tu seras sumo est un film atypique et surprenant. Les images sublimes d’un Tokyo nocturne ou encore d’Asahikawa sous la neige capturĂ©es par Jill Coulon figent l’espace et le temps pour mieux explorer l’univers confinĂ© des sumos.”
Florent Bouteiller - Le Monde - 12 mars 2013
“Images puissantes dans la lignĂ©e de Frederick Wiseman (Boxing Gym).”
Nicolas Didier - Télérama
“Vous auriez tort de manquer ce film. (…) Vous reconnaĂ®trez en Jill Coulon une maĂ®tresse cinĂ©aste.”
Philippe Meyer - France Culture - 13 mars
“La camĂ©ra prend discrètement sa place entre les sujets, sans jamais s’imposer, et sert un documentaire fascinant au cĹ“ur d’une culture mĂ©connue.”
Clément Sautet - Studio CinéLive - mars 2013
“Derrière son titre en forme d’injonction quasi biblique d’un père Ă son fils, un documentaire saisissant sur la nĂ©cessitĂ© de se plier aux traditions pour mieux s’en libĂ©rer.”
Bernard Achour - Première - mars 2013
“Entre intensitĂ© et relâchements se dessinent ainsi les contours d’une sociĂ©tĂ©, Ă travers un aspect singulier qui pourrait faire figure d’exception. A ce rĂ©gime-lĂ , ces 83 minutes paraissent presque un peu maigres ; et l’on demanderait bien du rab.”
Nicolas Hecht - Time Out - 12 mars 2013
“Une immersion loin des clichĂ©s qui rĂ©vèle une sociĂ©tĂ© en profonde mutation.”
Yannick Vely - Paris Match (site)
”Tu seras sumo est bien, Ă tous points de vue, un très beau documentaire.”
Matthieu Amat - Critikat
”Tu seras Sumo est un documentaire fiction qui, par sa construction, revisite le genre avec grand bonheur !”
Francis Dubois, Site du SNES
”Tu seras sumo lève le voile sur l’univers très secret des sumotoris tout en livrant une description Ă©tonnante du passage de l’adolescence Ă l’âge adulte”
Direct Matin - 13 mars 2013
distribution
Aloest Distribution
Jacques Pelissier
26 rue Paul Bert
92100 Boulogne-Billancourt
01 71 16 10 30 / distribution@aloest.com
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Marion Pasquier
06 79 21 84 67 / Ecrire Ă Marion Pasquier
Titre japonais : ShinbĂ´
Titre français : Tu seras sumo
Pays : France - Japon
Genre : documentaire
Durée : 83 min
Réalisation : Jill Coulon
Assistante réalisation : Mari Ikeda
Image : Jill Coulon, Byamba Sakhya et Thomas Balmès
Montage : Alex Cardon
Mixage : Eric Rey
Musique originale : Jean-Baptiste Hanak, dDamage
Production : Thomas Balmès (Margot Films), Patrick Winocour et Juliette Guigon (Quark Productions) et Ryota Kotani (NHK Japon)
Langue : japonais sous-titré français
Copies numériques - 1,78 - Stéréo







Bienvenue Mister Chance / Being There (Hal Ashby) : 30 mars 2011
Madadayo Films
présente
Barbra Streisand & Ryan O’Neal
dans
WHAT’S UP, DOC ?
On s’fait la valise, docteur ?
[Etats-Unis - 1972 - 1h34 - couleur - VOSTF]
comédie sexy et furieuse de
Peter Bogdanovich,
rééditée sur copies neuves.
Reprise France :
16 décembre 2009
Scénario : Peter Bogdanovich et Buck Henry
Avec Barbra Streisand, Ryan O’Neal, Madeline Kahn, Kenneth Mars, Randy Quaid…
•Synopsis
Howard Bannister, un jeune chercheur quelque peu rigide, vient Ă San Francisco concourir pour une
bourse en musicologie. À son hôtel, il rencontre une jeune femme qui, semant le désordre partout où elle
passe, risque de bouleverser sa vie. Autour d’eux, une course à la valise se joue, qui va réunir une foule de
personnages, pour une foule de quiproquos.
«What’s Up, Doc ?» nous plonge dans le style pétillant des comédies déjantées des années 30 et consacre
le couple romantique formé par Barbra Streisand et Ryan O’Neil. Dans cette histoire loufoque de valises
mélangées, on retrouve pêle-mêle des dialogues insensés, une scène d’anthologie de destruction de
chambre d’hôtel et la plus désopilante des courses poursuites dans les rues de San Francisco.
Télécharger le dossier de presse
Contacter le service de presse
Affiche originale : Sébastien Laudenbach, pour Madadayo Films.
Lire ici l’interview de Peter Bogdanovich par JĂ©rĂ©mie Couston parue le 16 dĂ©cembre 2009 sur le site de TĂ©lĂ©rama.

What's Up, Doc ? (Peter Bogdanovich) : 16 décembre 2009
Madadayo Films
présente
Barbra Streisand & Ryan O’Neal
dans
WHAT’S UP, DOC ?
On s’fait la valise, docteur ?
[Etats-Unis - 1972 - 1h34 - couleur - VOSTF]
comédie sexy et furieuse de
Peter Bogdanovich,
rééditée sur copies neuves.
Reprise France :
16 décembre 2009
Scénario : Peter Bogdanovich et Buck Henry
Avec Barbra Streisand, Ryan O’Neal, Madeline Kahn, Kenneth Mars, Randy Quaid…
•Synopsis
Howard Bannister, un jeune chercheur quelque peu rigide, vient Ă San Francisco concourir pour une
bourse en musicologie. À son hôtel, il rencontre une jeune femme qui, semant le désordre partout où elle
passe, risque de bouleverser sa vie. Autour d’eux, une course à la valise se joue, qui va réunir une foule de
personnages, pour une foule de quiproquos.
«What’s Up, Doc ?» nous plonge dans le style pétillant des comédies déjantées des années 30 et consacre
le couple romantique formé par Barbra Streisand et Ryan O’Neil. Dans cette histoire loufoque de valises
mélangées, on retrouve pêle-mêle des dialogues insensés, une scène d’anthologie de destruction de
chambre d’hôtel et la plus désopilante des courses poursuites dans les rues de San Francisco.
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Affiche originale : Sébastien Laudenbach, pour Madadayo Films.
Lire ici l’interview de Peter Bogdanovich par JĂ©rĂ©mie Couston parue le 16 dĂ©cembre 2009 sur le site de TĂ©lĂ©rama.

Harold et Maude (Hal Ashby), reprise en salles le 8 avril 2009
Madadayo Films annonce la reprise en salles de
Harold et Maude (Hal Ashby, Etats-Unis, 1971)
• le 8 avril 2009
“Cause there’s a million things to be”
(extrait de “If you want to sing out, sing out”, une des chansons Ă©crites par Cat Stevens pour le film)
Avec Ruth Gordon et Bud Cort
Synopsis : La belle histoire d’amour d’Harold, jeune homme de bonne famille fasciné par la mort, et Maude, vieille dame espiègle revenue de l’enfer.
“Un film audacieux (la relation entre un ado et une grand-mère,
jamais scabreuse, hĂ©rissa le poil de plus d’un corsetĂ©), mĂ©lancolique
et Ă©lĂ©gant.”
Jean-Baptiste Thoret
Charlie-Hebdo, 8 avril 2009
“Un hymne Ă la vie, bourrĂ© d’humour — parfois noir — tendre et colorĂ©.”
Le Nouvel Observateur, 9 avril 2009
” ‘Harold et Maude’ est l’un des plus jolis films des annĂ©es 70 : drĂ´le, tendre, caustique.”
Virginie Gaucher, Pariscope, 8 avril 2009
“RythmĂ© par les chansons de Cat Stevens et avec un duo d’acteurs qui s’impose comme une Ă©vidence, ce petit bijou d’humour noir et de dĂ©licatesse est Ă redĂ©couvrir d’urgence en copie neuve.”
Nicolas Maille
Critikat.com
Lire l’article
“MalgrĂ© ses plus de trente sept ans, il tranche encore comme jamais, impose toujours comme aucun autre ses attraits si sulfureux ! (…)
Courez en salles voir Harold et Maude pour profiter de cette histoire qui ne finira jamais de tous nous Ă©tonner !”
Jean-Baptiste Guégan
Dvdrama.com
Lire l’article
“Nous sommes heureux de redĂ©couvrir ce film culte, d’une modernitĂ© certaine, sur grand Ă©cran et copie neuve. Enfin un film qui repousse Ă l’infini les limites du politiquement et socialement correct.”
Lydia Castellano
Il était une fois le cinéma.com
Lire l’article
“ On voit un tout petit visage aux rides nombreuses, aux lèvres minces, mais à la bouche large. Beaucoup de choses petites, mais aucune petitesse. Elle avait savouré pleinement les longues années de servitude et les brèves années de liberté et consommé le pain de la vie jusqu’aux dernières miettes.”
Bertold Brecht, dernière phrase de “La vieille dame indigne” in “Histoires d’almanach”, traduction Ruth BallangĂ© et Maurice Regnault, L’Arche Editeur.
TELECHARGER LE DOSSIER DE PRESSE
« Hal Ashby fait preuve d’adresse et de délicatesse dans la description des deux protagonistes, dans le mélange des tons (émotion et dérision, humour et morbidité), dans la conduite du récit, solide sans être jamais traditionnelle. Il appartient à cette race de metteurs en scène éclectiques et brillants, pour qui les notions de dépouillement ou d’épure sont du chinois, qui ne cherchent pas à changer le plomb en or mais préfèrent travailler directement sur l’or. »
Jacques Lourcelles, Dictionnaire du Cinéma, Laffont 1992.
première sortie France : 6 décembre 1972
réalisateur : Hal Ashby
scénariste : Colin Higgins
chansons : Cat Stevens
durée : 91 minutes
pays : Etats-Unis
année : 1971
format : 35mm, 1,85
son : mono
production : Mildred Lewis and Colin Higgins Productions
Paramount Pictures
distribution : Madadayo Films
Tél : 01 42 87 32 92
Site du distributeur
madadayo@laposte.net
Colin Higgins et le parcours d’un scénario de fin d’études
“Harold et Maude” a tout d’abord Ă©tĂ© un scĂ©nario, Ă©crit en 1969 par Colin Higgins (1941 - 1988) pour son diplĂ´me de l’Ecole de cinĂ©ma de Los Angeles. Il fut tournĂ© en 1971 par Hal Ashby, et coproduit par Higgins et Mildred Lewis, sa logeuse, Ă qui il avait eu la bonne idĂ©e de faire lire son script, sachant que son mari, Edward, Ă©tait producteur… Ce n’est qu’après la sortie du film que Higgins en tira un roman, dont une traduction parut en France chez DenoĂ«l. Le film connut un succès retentissant Ă Paris, oĂą il sortit le 6 dĂ©cembre 1972, alors que les AmĂ©ricains l’avaient d’abord boudĂ© les premiers mois de son exploitation, le bouche Ă oreille, en grande partie sur les campus, finissant par relancer sa carrière. Mais Ashby et Charles Mulvehill durent dissoudre la sociĂ©tĂ© qu’ils avaient montĂ©e pour la sortie de “Harold et Maude” : Dumb Fuck Films.
C’est en voyant le film que la productrice Micheline Rozan imagina Madeleine Renaud en Maude dans une transposition théâtrale. Elle en parla à Jean-Claude Carrière qui écrivit la pièce, en collaboration étroite et amicale avec Colin Higgins, avec lequel il eut plus tard l’occasion de retravailler aux Bouffes du Nord au côté de Peter Brook. La pièce fut créée le 8 octobre 1973 à Bordeaux, puis jouée à partir du 5 novembre 1973 au théâtre Récamier, mise en scène par Jean-Louis Barrault, Daniel Rivière interprétant Harold. Madeleine Renaud y chantait “Les couleurs du temps”, écrite spécialement par Guy Béart.
Renaud et Barrault triomphèrent, ils devaient par la suite reprendre plusieurs fois une pièce devenue fétiche. Elle est encore jouée dans le monde entier, et fut montée notamment par Jacques Rosny en 1995 avec Danièle Darrieux. Jean-Claude Carrière se souvient que Colin Higgins écrivit une autre adaptation, américaine, pour le théâtre, qui ne connut aucun succès.
Jean-Paul Carrère fit une adaptation pour la tĂ©lĂ©vision en 1978, avec Madeleine Renaud. La ressemblance Carrère - Carrière leur valut quelques confusions, entre autres des organismes de rĂ©tribution des droits d’auteur…
Colin Higgins disparut prématurément, atteint du sida, en 1988, soit la même année que Hal Ashby.
Hal Ashby
Hal Ashby est né dans l’Utah en 1929. Il avait douze ans quand il découvrit le corps de son père qui venait de se suicider dans la ferme familiale. Après une adolescence rebelle, il partit pour la Californie. En 1956, assistant-monteur pour la MGM, il travailla au côté de Jack Nicholson qui devait rester l’un de ses plus fidèles amis. Après avoir assisté Robert Swink sur le montage de films de William Wyler et George Stevens, puis monté “Ce cher disparu” de Tony Richardson en 1965, Ashby acquit la réputation d’un monteur hors pair, passionné et perfectionniste.
A cette Ă©poque dĂ©buta sa collaboration avec le rĂ©alisateur Norman Jewison, et il obtint l’Oscar du montage pour “Dans la chaleur de la nuit”. C’est Jewison qui permit Ă Ashby de passer Ă la rĂ©alisation avec “Le PropriĂ©taire” (1970). Puis Peter Bart lui envoya le scĂ©nario de Harold et Maude, que Ashby monta chez lui, dans un quartier hippie oĂą ses voisins s’appelaient Spielberg, Alice Cooper ou Fleetwood Mac… Harold et Maude (1971) fut Ă©reintĂ© par la critique et ignorĂ© par le public amĂ©ricain.
Hal Ashby tourna ensuite “La dernière corvée” (1973), qui lui valut trois nominations aux Oscars, dont celui du meilleur acteur pour Nicholson, puis, grâce à Warren Beatty, “Shampoo” (1975), qui connut un grand succès. Ce fut ensuite “En route pour la gloire” (1976), inspiré de la vie du chanteur Woodie Guthrie, père sprirituel de Bob Dylan.
Hal Ashby enchaîna avec “Retour” (1978), interprété par Jane Fonda — qui était à l’origine du projet —, Jon Voight et Bruce Dern. “Retour” valut un Oscar à Jon Voight, fut un succès public et il est aujourd’hui considéré par certains cinéphiles comme un des meilleurs films sur la guerre du Vietnam.
Après “Bienvenue, Mister Chance” (1979), avec Peter Sellers, qui fut apprécié par la critique, Ashby sombra dans une dépendance à toutes sortes de drogues qui le rendirent de plus en plus asocial. “Second-Hand Hearts” (1981) et “Lookin to Get Out” (1982), dont le montage lui fut retiré par la production comme ceux de “The Slugger’s Wife” (1985) et “Huit millions de façons de mourir” (1986), ont laissé moins de traces que ses précédentes réalisations.
Alors qu’il sortait de l’isolement dans lequel l’avait plongé la drogue, Ashby fut frappé par le cancer et mourut le 27 décembre 1988, à 59 ans.
Ayant multiplié, dès son plus jeune âge, conquêtes et pensions alimentaires, très engagé à gauche pour la défense de nombreuses causes, tout en collectionnnant les voitures puissantes, “le plus génial “non-directeur” d’acteurs de tous les temps”, selon l’expression de son ami Nicholson, avait eu confiance en son génie du montage pour rattraper tous ses errements, jusqu’à un certain autisme artistique.
Ses films restent à redécouvrir.
> Principale source :
“Le Nouvel Hollywood”, Peter Biskind, Le Cherche-Midi, 2006
1970 : The Landlord [Le propriétaire]
1971 : Harold & Maude
1973 : The Last Detail [La dernière corvée]
1975 : Shampoo
1976 : Bound for Glory[En route pour la gloire]
1978 : Coming Home [Retour]
1979 : Being There [Bienvenue, Mister Chance]
1981 : Second-Hand Hearts (The Hamster of Happiness)
1982 : Lookin’ to Get Out
1983 : Let’s Spend the Night Together
1985 : The Slugger’s Wife
1986 : Eight Million Ways to Lie [Huit millions de façons de mourir]
Ruth Gordon
Ruth Gordon Jones est née en 1896.
Actrice de Broadway dès 1915, elle dĂ©buta au cinĂ©ma dans “La femme aux deux visages” (1941) de George Cukor, pour lequel elle Ă©crivit par la suite, avec le rĂ©alisateur Garson Kanin, Ă©pousĂ© en 1942, plusieurs scĂ©narios : “Othello” (1947), “Madame porte la culotte” (1949), “Mademoiselle gagne tout” (1952)…
Toujours pour Cukor, elle adapta sa pièce autobiographique “Years Ago”, qui devint “The Actress” (“Gloire et Fortune”, 1953), oĂą Jean Simmons joua le propre rĂ´le de Ruth Gordon, au cĂ´tĂ© de Spencer Tracy.
Si elle fut l’inoubliable mère de Natalie Wood dans “Daisy Clover” (1965) de Robert Mulligan et obtint en 1968 l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rĂ´le pour son interprĂ©tation de Minnie Castevet dans “Rosemary’s Baby” de Roman Polanski, Maude est sans conteste le personnage qui a immortalisĂ© Ruth Gordon, dont la première apparition Ă l’Ă©cran datait du muet, et qui s’Ă©teignit dans son Massachusetts natal en 1985.
Bud Cort
Walter Edward Cox, alias Bud Cort, est né
en 1948 Ă New Rochelle, en banlieue de New York.
Jeune peintre prodige, il avait dĂ©jĂ goĂ»tĂ© Ă la comĂ©die quand Robert Altman lui donna un rĂ´le dans MASH (1970), un an avant qu’il ne devienne Harold pour l’Ă©ternitĂ© de la cinĂ©philie.
En 1991, il a rĂ©alisĂ© “Ted et Venus” (1991), dans lequel il s’est lui-mĂŞme dirigĂ©.
Bud Cort poursuit sa carrière d’acteur au cinĂ©ma, Ă la tĂ©lĂ©vision et au théâtre , il a ainsi interprĂ©tĂ© Bill Ubell dans “La vie aquatique” (2004) de Wes Anderson, dont “Harold et Maude” est un des films de chevet.
Cat Stevens
Steven Demetre Georgiou est né en 1948 à Londres.
Dès 1966 il publie un grand nombre de chansons sous le nom de Cat Stevens, et connaît rapidement le succès et la célébrité avec son premier titre “I love my dog”. Son premier album, “Matthew and Son”, sort en 1967.
Jusqu’en 1977, il multiplie les tubes : “The First Cut Is The Deepest”, “Father and Son”, “Wild World”, “Lady d’Arbanville”… avant d’interrompre brusquement sa carrière de pop star et, converti Ă la religion musulmane, de changer une nouvelle fois son nom pour celui de Yusuf Islam. Il a rĂ©cemment enregistrĂ© avec Klaus Voormann, en faveur des enfants de la bande de Gaza, “The day the world gets round”, de George Harrison.
Cat Stevens composa deux chansons spécialement pour Harold et Maude : “If You Want to Sing Out, Sing Out” et “Don’t Be Shy”, les sept autres qu’on entend dans le film provenant de ses précédents albums, principalement de “Tea for the Tillerman”. Il a fallu attendre 2007 pour qu’un petit label américain, Vinyl Films Records, sorte en édition limitée un vinyle regroupant tous les titres du film. Les 2500 exemplaires sont épuisés et très recherchés.
Comme Hal Ashby lui-mĂŞme, Cat Stevens fit une apparition dans “Harold et Maude”, suivant un enterrement.

Aguirre, la colère de Dieu
Et Herzog inventa Kinski…
Aguirre, la colère de Dieu
Un film de Werner Herzog
(Allemagne, 1972, 93 minutes, couleur)
Quinzaine des Réalisateurs - Festival de Cannes 1973
Distribution : Madadayo Films
Ressortie en France sur copies neuves
le 9 juillet 2008
Télécharger le dossier de presse
Synopsis
En 1560, une troupe de conquistadors espagnols descend de la montagne Ă la recherche de l’Eldorado. L’Ă©quipĂ©e s’enlise dans les marais et une plus petite expĂ©dition placĂ©e sous la conduite de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre, part reconnaĂ®tre l’aval du fleuve sur des radeaux. Ambitieux et brutal, Aguirre manĹ“uvre habilement pour proposer Ă ses hommes un nouveau chef, Fernando de Guzman qu’il nomme… « empereur du PĂ©rou et de l’Eldorado ».
Interprètes
Klaus Kinski, Helena Rojo, Ruy Guerra, Del Negro, Petre Berling, Cecilia Rivera
- Production : Werner Herzog Filmproduktion
- Scénario : Werner Herzog d’après le journal du moine Gaspar de Carvajal
- Image : Thomas Mauch (Eastmancolor)
- Son : Herbert Prasch
- Montage : Beathe-Mainka-Jellinghaus
- Musique : Popol Vuh
- Visa d’exploitation : 44 034 (Première sortie France 26/02/75)
- Interdictions : Visa Tout public
- Image : 35mm Couleur – Format : 1 : 1,37
- Son : Mono
- Métrage : 2551m
- Elu Meilleur film étranger 1976 par le Syndicat français de la critique
En cliquant ci-dessous sur “tout voir”, vous dĂ©couvrirez le rĂ©cit du tournage par Herzog (Pelicula o Muerte)
LA IRA DE DIOS
Werner Herzog s’amuse aujourd’hui de ce que la relation de l’Ă©popĂ©e d’Aguirre par le moine Gaspar de Carvajal, qui accompagne le film en voix off, ait Ă©tĂ© pure invention de cinĂ©aste, laissant entendre que très peu de textes relatant cet Ă©pisode auraient traversĂ© les siècles. Or, s’il n’en a lui-mĂŞme lu - et voulu retenir - que des bribes, notamment la lettre de Lope de Aguirre Ă Philippe II d’Espagne (1), Herzog n’en a pas moins emmenĂ© son Ă©quipe et ses spectateurs sur les pas de personnages bien rĂ©els, hĂ©ros de nombreux rĂ©cits, pour la plupart mĂ©moires en dĂ©fense composĂ©s par des repentis craignant la justice royale après la mort du renĂ©gat, maintes fois copiĂ©s et traduits depuis le 16e siècle, du plus connu et complet — la relation de Francisco Vasquez —, aux Chroniques de Toribio de Ortiguera qui Ă©voque en 1565, soit quatre ans seulement après la mort de celui-ci, l’adoption par Aguirre de son surnom “La ira de Dios” (2). Ces Ă©crits ont d’ailleurs largement documentĂ© un autre long mĂ©trage, El Dorado, tournĂ© par Carlos Saura quinze ans plus tard, dans lequel Omero Antonutti eut la lourde tâche de reprendre le rĂ´le immortalisĂ© par Klaus Kinski.
Mais c’est un autre film qui apparaĂ®t en surimpression quand on revoit Aguirre : Apocalypse Now (1979). A ce propos — et après avoir d’ailleurs soulignĂ© que le premier long mĂ©trage de Werner Herzog, Signes de vie, Ă©tait dĂ©jĂ une histoire de soldat perdu, Emmanuel Carrère (2) cite cette rĂ©serve sibylline du cinĂ©aste allemand : “Aguirre est fondamentalement un film oĂą l’on descend la rivière et Apocalypse Now un film oĂą on la remonte”…
(1) : “Lorsque j´étais jeune, j´ai traversĂ© l´ocĂ©an jusqu´à la terre du PĂ©rou pour conquĂ©rir la gloire la lance Ă la main et afin de remplir mon devoir de gentilhomme. Durant vingt-quatre annĂ©es, je vous ai rendu de grands services, en soumettant les Indiens, en m´emparant de villes, et en me battant maintes fois en votre nom, en offrant toujours le meilleur de ma force et de mon habiletĂ©, sans jamais requĂ©rir de vos officiers la moindre aide, comme cela peut ĂŞtre vĂ©rifiĂ© dans vos mĂ©moires royales. Ă€ prĂ©sent, je crois fermement, très excellent Roi et seigneur, que pour moi et mes compagnons, vous n´avez jamais Ă©tĂ© rien d´autre qu´un tyran cruel et un ingrat.(…) Puisse Dieu faire que nous obtenions avec nos armes la rĂ©compense qui nous est due en droit, mais que vous nous avez dĂ©niĂ©e. – Lope de Aguirre, fils de vos loyaux vassaux basques, et Ă prĂ©sent rebelle jusqu´à la mort contre vous et votre ingratitude.”
(2) : Lire la postface de Bernard Emery Ă la Relation du voyage et de la rĂ©bellion d’Aguirre, d’après le manuscrit de Francisco Vasquez (Ed. JĂ©rĂ´me Millon, 1989)
(3) : Werner Herzog, Emmanuel Carrère, Edilig, 1982
POPOL VUH
Popol Vuh fut fondĂ© en 1969, Ă l’aube des annĂ©es qui virent la scène allemande larguer les amarres du rock anglo-amĂ©ricain, avec des groupes sans leader (Klaus Schulze exceptĂ©) ni guitar hero, aux compositions essentiellement instrumentales, alliant synthĂ©tiseurs et musiques du monde, dont une part se dissoudra dans le new age : Kraftwerk, Can, Tangerine Dream, Amon DĂĽĂĽl, Ash Ra Temple furent d’autres fleurons de cette Kosmische Muzik, plus pĂ©jorativement baptisĂ©e Krautrock par les mĂ©dias anglais.
Musicien de formation classique, pionnier du moog, Florian Fricke, sans conteste l’âme de Popol Vuh qui ne survĂ©cut pas Ă sa mort en 2001, Ă©tait un critique musical et rĂ©alisateur de courts mĂ©trages très actif dans le Munich des sixties quand Werner Herzog lui confia, en 1968, le rĂ´le d’un pianiste dans son premier long mĂ©trage, Signes de vie.
La bande originale de Aguirre fut le premier rĂ©sultat d’une fructueuse collaboration entre Herzog et Popol Vuh qui signa ensuite les partitions de CĹ“ur de verre (1976), Nosferatu (1978), Fitzcarraldo (1982) et Cobra Verde (1987).
Outre son amitiĂ© avec Fricke, on peut penser que Werner Herzog ne fut pas insensible au nom du groupe, Popol Vuh Ă©tant Ă l’origine une bible maya dont la version qui nous est parvenue date, comme l’Ă©popĂ©e de don Lope de Aguirre, des annĂ©es 1550 et qui dĂ©bute ainsi : “C’est le rĂ©cit montrant comment tout Ă©tait en suspens, tout Ă©tait calme, en silence; tout immobile, tout vibrait, et vide Ă©tait l’Ă©tendue du ciel.”
•Principale source :
Au-delà du rock (la vague planante, électronique et expérimentale allemande des années soixante-dix), Eric Deshayes, Ed. Le mot et le reste, 2007.
•Site de référence :
www.popolvuh.it







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Ils ne sont plus, comme on dit, dans l’actualité, n’en continuant pas moins de nous accompagner. Cette rubrique les accueille, que nous compléterons en remontant le cours de ces dernières années.